(3) Comment j’ai obtenu une bourse d’études pour le Maroc

Le rôle joué par le CIOSPB
Au lycée, Jules entend parler des bourses d’études pour l’étranger. « Chaque année le Centre d’Information, d’Orientation Scolaire et Professionnelle et des Bourses (C.I.O.S.P.B.) va de lycée en lycée pour guider les élèves de Terminale dans leurs choix d’études universitaires. Ce fut le 2nd évènement organisé par ce centre au lycée qui m’a aidé à prendre une décision. Cette rencontre m’a ouvert les yeux et j’ai définitivement abandonné mon activité parallèle pour mieux préparer le Bac. Sans objectif précis pour le long terme, je me suis attelé à une tâche plus immédiate : réussir au Bac. J’ai travaillé jour et nuit avec des camarades de classe. Parfois il arrivait que je travaille de 20h à 7h du matin, ce que nous appelions « 2kπ ».

Pourquoi une bourse pour le Maroc ?

Jules, comme la majorité de ses camarades, souhaite poursuivre ses études supérieures à l’étranger. « En effet, me confie-t-il, comme mes camarades de classe, je pensais qu’étudier à l’étranger, surtout dans un pays relativement plus avancé que le mien serait plus avantageux que de rester au pays. » Fort de cette conviction et animé par la volonté de découvrir une autre culture, Jules postule à une bourse du Gouvernement marocain.

Chaque année, le Gouvernement du Maroc par l’intermédiaire de l’Agence Marocaine de Coopération Internationale (A.M.C.I) met à la disposition du Burkina-Faso et de nombreux pays d’Afrique, un certain nombre de bourses d’études au Maroc. « Les informations relatives au programme de bourses marocaines sont diffusées à la radio nationale et affichées à la DOB (devenue C.I.O.S.P.B). Tous les nouveaux bacheliers s’y rendent presque tous les jours pour des renseignements en tout genre. C’est par ce canal que j’ai obtenu des informations sur les bourses du Maroc » me confie Jules.

Les bourses du Gouvernement du Maroc : critères de sélection

Au Burkina-Faso, l’admission se fait après étude d’un dossier. Les critères intervenant dans la sélection des dossiers sont, entre autres, la moyenne au Bac (au moins 12/20), l’âge (max. 22 ans à l’obtention du Bac), le revenu annuel des parents, etc. En plus de la bourse du Gouvernement marocain, il existe d’autres bourses telles que les bourses des Gouvernements français, canadien, des pays arabes. « Malheureusement, les étudiants ne sont presque jamais officiellement informés de l’existence de ces bourses » se désole Jules.

Jules s’est donc adressé au C.I.O.S.P.B. pour obtenir un dossier de candidature. Ce dossier devait être accompagné d’une demande manuscrite timbrée à 200F CFA, et comprenait la liste de documents suivants :

  • Un extrait d’acte de naissance
  • Un certificat de nationalité burkinabè
  • Un casier judiciaire datant de moins de trois mois
  • Un relevé des revenus des parents ou un certificat de non imposition
  • Une copie légalisée de l’attestation du Bac
  • Une copie légalisée du relevé de notes de la classe de Tle
  • Une copie légalisée du relevé de notes du Bac
  • Deux photos d’identité récentes
  • Deux enveloppes portant l’adresse complète du candidat
  • Un certificat de visite et de contre visite médicale

« Le dossier devait être fait en 5 exemplaires et dans un délai de 4 jours alors qu’il faut au moins deux semaines pour obtenir un certificat de nationalité. De nombreux candidats ont été recalés à cause de ce certificat. Heureusement pour moi, je l’avais » se souvient-il.

En réponse à mes interrogations au sujet de la sélection des candidats, Jules répond «le C.I.O.S.P.B présélectionne les boursiers sur des critères que nous ignorons (probablement le mérite) et présente les dossiers présélectionnés à l’A.M.C.I qui, dans les limites de ses places, propose la formation desirée ou une alternative au cas où le vœu du candidat ne puisse être exhaussé. Le C.I.O.S.P.B approuve les candidatures ou en élimine si le candidat a refusé, lors de sa demande, de se voir proposer une alternative (c’est une case à cocher sur le dossier de candidature).

Tout comme l’appel au dépôt de candidatures, les résultats sont communiqués à la radio nationale et affichés au C.I.O.S.P.B.»

Toujours protéger ses arrières

En attendant les résultats et afin de protéger ses arrières, Jules avait pris soin de s’inscrire à l’Université de Ouagadougou (U.O) « Je me suis inscrit en Maths Physiques (MP) à l’U.O. En effet les résultats de la bourse marocaine devaient être connus après la clôture des inscriptions à l’U.O. Donc il fallait que je me munisse d’une assurance pour me protéger contre un éventuel rejet de ma candidature. A l’U.O, je n’ai pas postulé pour l’agronomie car, seuls les meilleurs, après deux années de Biologie Géologie (BG), sont retenus. Je n’avais pas du tout envie de me retrouver coincé au bout des deux ans de BG. Et comme j’étais plus à l’aise en maths et en physique, je me suis inscrit en 1ère année MP.»

Parmi les 51 heureux élus en 1998 pour une bourse du Gouvernement du Maroc

En 1998, 51 nouveaux étudiants et étudiantes burkinabès ont été retenus pour aller poursuivre leurs études dans plusieurs facultés universitaires marocaines. Jules, ainsi que trois de ses camarades du lycée Banbata, faisaient partie de ces heureux élus. « Banbata compte 3 classes de Terminale scientifiques dont une Terminale (Tle C) et deux Terminales D (Tle D). Nous étions 4 de Banbata à venir au Maroc en 1998 : 2 de la Tle C (l’un en médecine et l’autre en architecture). Mon camarade de la Tle D1 suit actuellement des cours en épidémiologie ; moi j’étais inscrit en Tle D2. »

Jules a pu ainsi bénéficié d’une bourse de quatre ans avec une tolérance d’une année de redoublement. Cependant il a dû faire un compromis car il n’a pas été orienté dans la filière qu’il souhaitait : l’agronomie. Cette bourse peut être prolongée dans les limites du budget de l’A.M.C.I. pour des études en D.E.S.S, en D.E.S.A (Diplôme d’Etudes Supérieures Approfondies) ou de Doctorat. Quel que soit le cas, l’A.M.C.I ne donne jamais plus de neuf années de bourse.

D’un montant mensuel de 55 dollars américains (55 US$) puis 75 US$ (depuis janvier 1999), cette bourse n’est guère suffisante et l’Etat Burkinabè y ajoute un complément d’environ 50$ par mois et une aide mensuelle au logement de 28$ pour ceux qui ne sont pas hébergés.

5 Comments

  1. cheick

    bjr a tous suis un élève de terminal f3(électrotechnique) et je compte continuer mes études au Maroc.

  2. jean claude

    bonjour , je suis medecin generaliste , de nationalite congolaise rdc , actuellement au cameroun , cherche a faire une specialisation en gynecologie obstetrique ou en pediatrie , aidez moi a realiser mon reve je vous empris

  3. Nono defo eddy damaris

    Slt je suis etudiant camerounais titulaire d’un master en Agribusiness jaimerais savoir comment faire pour pouvoir obtenir une bourse pour continuer mes etudes au maroc.merci

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