Mali – Étudier en Ukraine : Piège et désillusion (arnaque ukrainienne)

Étudier en Ukraine : Piège et désillusion

Une ONG locale et une Agence de voyage ont promis à de nombreux jeunes Maliens de meilleures conditions d’études en Ukraine. Ces derniers n’ont pas hésité à sauter sur l’opportunité. Mais sur place la désillusion est grande, tant les conditions d’hébergement sont difficiles, sans compter les menaces racistes.

Ibrahim Doucouré et Thierno Camara font partie des treize étudiants maliens victimes de ce qu’on peut appeler l’arnaque ukrainienne, orchestrée par un Malien et une l’ONG à travers une agence de voyage. Appâtés par la possibilité de faire des études tout en travaillant en Ukraine (ex-URSS), ils ont mordu à l’hameçon.

Ils ont versé, chacun, 2,5 millions F CFA couvrant les frais d’étude, de logement et le prix du billet d’avion Bamako-Kiev avant de s’envoler le 28 novembre 2006.

Avant leur départ, il était convenu que les cours auront lieu au rez-de-chaussée du foyer qui devrait abriter les étudiants à Kiev. Mais à leur surprise, nos compatriotes ont été sollicités à prendre le bus pour se rendre à leur Faculté.

« Il nous faut chaque matin une heure pour aller à la Fac à raison de 3 griven (environs 300 F CFA). Contrairement à ce qui a été dit, on nous a jetés jusqu’à Kharkov, une ville située à 600 km de Kiev » , rapporte Ibrahim Doucouré jurant qu’on ne lui reprendra plus pour quelque motif que ce soit.

Selon lui, ils ont vécu dans une insalubrité indescriptible qui les obligeait à faire la corvée en allant jeter les ordures à plus d’un km du foyer chaque jour à 22 h.

« L’ONG nous a promis du travail, mais c’est le pire qui nous attendait, car nos parents étaient obligés de nous envoyer au moins 300 euros par mois uniquement pour assurer nos frais de restauration et de transport » , notent nos interlocuteurs révélant qu’ils ont aussi souffert des tracasseries policières. Des policiers ukrainiens, disent-ils leur soutiraient de l’argent malgré leurs titres de séjour d’un an et un laissez-passer.

Pis, nos jeunes étudiants ont, tout au long de leur séjour fait face à la hantise d’agressions raciales, un phénomène réel dans ce pays de l’ex-Union soviétique.

"Malheur à l’un d’entre nous qui se retrouverait seul dans la rue » . Et d’ajouter que même l’assurance maladie qu’ils ont payée n’a finalement servi à rien puisqu’ils ont été contraints de s’acquitter des frais médicaux.

En réalité, c’est dans une mauvaise passe que les étudiants se sont engagés sans le savoir. Ils auraient signé des documents qui leur imposent cinq années d’études à la même fac, sans possibilité de transfert.

Rentrés sans diplôme, Ibrahim Doucouré et Thierno Camara dénoncent le piège.

Amadou Waïgalo
27 août 2009
Source: http://www.afribone.com

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