Bujumbura, Burundi (PANA) – Le France va débloquer une aide
financière de 2
millions deuros pour appuyer le secteur de lEducation nationale au
Burundi,
actuellement en difficulté, aux termes d’une convention signée ce
vendredi à
Bujumbura par l’ambassadeur de France au Burundi, Joël Louvain et la
ministre
burundaise de l’Economie, des Finances et de la Coopération au
développement,
Mme Clotilde Nizigama.
Laide budgétaire va servir, en grande partie, à combler le déficit
salarial
des personnels de lEducation nationale pour lannée 2008, a fait
savoir à la
presse la ministre Nizigama.
Les enseignants du primaire et secondaire publics au Burundi
sortaient à peine
dune énième grève sur fond de revendications salariales et de
meilleurs
conditions de travail.
La ministre burundaise des Finances a chaleureusement salué le geste
de la
France qui a beaucoup aidé le secteur depuis 2002 dans le cadre dun
fonds
global dappui à lEducation nationale.
Les besoins financiers, matériels et humains restent cependant
immenses pour
le nouveau gouvernement burundais qui sest lancé dans une coûteuse
politique
nationale de lenseignement gratuit dans le primaire public,
estiment, de leur
côté, les spécialistes des questions de léducation à Bujumbura.
Les infrastructures scolaires, les enseignants qualifiés ou encore le
matériel
didactique restent insuffisants pour faire face à lengouement
populaire
suscité par léducation universelle au Burundi, selon les mêmes
sources.
Avec la suppression des frais scolaires, la moyenne délèves par
classe serait
passée de 68, en 2002-2003, à 89, en 2006-2007, selon les
statistiques
disponibles au ministère de lEducation nationale.
Les mêmes statistiques confirment, en outre, la persistance dautres
faiblesses de lenseignement au Burundi où le Taux de scolarisation
brut au
primaire serait de 71,1%, dont 62% pour les filles, contre 10,4% au
secondaire.
Par ailleurs, seulement 37% des enfants qui suivent un enseignement
scolaire
atteignent la fin du cycle primaire.
Dun autre côté, le pourcentage danalphabètes de plus de 15 ans est
de 33%
chez les garçons et de 48% pour les filles, tandis que le taux
danalphabétisme des adultes dépasse les 42%.
On rappelle enfin que plus de 1,6 million de petits Burundais du
primaire et
100.000 élèves du secondaire publics ont effectué la rentrée scolaire
2008-2009.
Un effectif de 5.000 nouveaux enseignants du primaire et du
secondaire manquait toutefois à lappel et le ministère de
lEducation nationale reste suspendu au vote du budget national 2009
pour combler le déficit en ressources humaines.