L’Afrique décroche ses portables
L’Union internationale des télécommunications vient de publier ses indicateurs 2004. Ils révèlent un continent qui a pris la vague de la téléphonie mobile.
La fracture numérique a son fonds de solidarité international . Et peut-être sa solution. Selon l’UIT (Union internationale des télécommunications), l’Afrique, le continent le plus coupé des réseaux, serait en effet en train de remonter la pente, grâce à la téléphonie mobile.
Ce samedi, se termine au Caire Telecom Africa 2004, le grand rassemblement local des communications. L’UIT en a profité pour présenter ses indicateurs 2004 qui, selon un de ses dirigeants, montrent que « les technologies mobiles constituent la société de l’information en Afrique. »
Dès 2001, le nombre de lignes mobiles y a dépassé le nombre de lignes fixes et les laisse aujourd’hui loin derrière : l’UIT a comptabilisé 25,1 millions de ces dernières contre 51,8 millions de portables. Et l’organisme table sur 100 à 200 millions d’abonnés à la téléphonie mobile d’ici à 2010.
L’Afrique a été la région du monde où les ventes de portables ont le plus progressé sur la période 1998-2003. Le taux de pénétration y reste cependant modeste. En 2003, il s’élevait à 6,2 %, là où il flirte avec les 70 % en France.
Un moyen d’accès à Internet
De nombreux services commencent à se mettre en place : informations WAP sur les bancs de pêche au Sénégal, banque en ligne au Nigéria, résultats d’élection au Kenya, … Plusieurs pays sont devenus des habitués des SMS.
Ainsi, les Togolais en envoient en moyenne six par mois, les Egyptiens neuf, et jusqu’à dix-sept pour les Sud-Africains (contre une quinzaine en France). Plus étonnant, l’UIT a constaté que les taux de pénétration des portables ne dépendent ni des revenus de la population ni de son urbanisation.
Et l’Afrique ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Le GPRS, déjà utilisable en Egypte et en Afrique du Sud, prend une place grandissante sur le continent. Les premiers réseaux 3G devraient, eux, bientôt apparaître, en Angola et au Nigeria.
Des développements sur lesquels l’UIT compte pour raccorder l’Afrique à Internet. Aujourd’hui, le pourcentage d’internautes africains se limite en effet à 1,6 % de la population.
Source : Ludovic Nachury, 01net., le 07/05/2004 à 19h05
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