Alarme : Des étudiants camerounais en vadrouille au Burkina Faso

Alarme : Des Camerounais en vadrouille au Burkina Faso

Ils disent être une trentaine d’étudiants boursiers abandonnés à eux-mêmes.

Le cri de détresse a été lancé hier par Tene Sop qui dit faire partie des étudiants camerounais boursiers à la Fondation 2IE (Ex: Ecole inter-Etat des Ingénieurs de l’équipement rural (Eier) de Ouagadougou) au Burkina Faso. Selon lui, ils sont abandonnés à eux-mêmes, l’Etat du Cameroun n’ayant pas payé les frais de scolarité et les bourses depuis belle lurette. Ainsi, ceux des étudiants qui ont terminé leurs études, une vingtaine, ne peuvent pas entrer en possession de leurs diplômes.

Selon un récit pathétique, il indique que, depuis trois ans, "plusieurs correspondances continuent d’être adressées par les étudiants boursiers de l’Etat camerounais de l’Institut Internationale d’ingénierie de l’Eau et l’Environnement (2IE) au ministère de l’Agriculture et du Développement rural (Minader), à l’ambassade du Cameroun à Abidjan, représentation dont dépend le Burkina Faso, au Contrôle supérieur de l’Etat et à la présidence de la République du Cameroun afin d’alerter les autorités sur leur situation plus que préoccupantes au Burkina Faso", écrit-il.

Selon Tene Sop, qui précise que les étudiants en vadrouille avaient été envoyés par le Minader pour "suivre une formation afin de contribuer efficacement au développement de leurs pays se trouvent sans diplômes alors qu’ils ont achevé avec succès leur formation", révèle tout de même que les faits remontent à 2007, où l’Etat camerounais a cessé de payer les frais de scolarité de ces jeunes camerounais qu’il a envoyés en formation à 2IE. "Toutes les démarches entreprises par les étudiants pour que le Minader dont ils dépendent régularise leur situation afin qu’ils rentrent en possession de leurs diplômes et puissent rentrer au pays se sont avérées sans succès", confie-t-il.

Difficultés
Selon Tene Sop, cette malheureuse situation vaut à ces jeunes Camerounais de faire face à des nombreuses difficultés notamment celle liées à l’incapacité de faire valoir le savoir acquis, de rentrer dans leurs pays, contraint de vivre dans la clandestinité et dans des conditions précaires. Les frais de scolarité réclamés par la direction de l’Institut s’élevaient en Juin 2009 à 127.978.593 Fcfa, à ce jour cette dette serait autour de 150 millions Fcfa. En novembre 2009, une correspondance de ministère de Finances faisant état d’une avance de 35 millions Fcfa envoyés à l’ambassade du Cameroun à Abidjan afin que cette somme soit versée à l’institut pour contribuer à éponger la dette.

L’ambassade reconnaît avoir reçu les 35 millions Fcfa. Mais, cette somme jusqu’à présent n’est toujours pas arrivée dans les caisses de l’institut. Selon notre principal informateur, plaignant par ailleurs, les démarches entreprises par les parents au niveau des institutions au Cameroun, les multiples coups de fils passés à l’ambassade Abidjan pour les prier de faire parvenir la somme avancée sont restés sans voix. "Pendant tout ce temps les étudiants camerounais boursiers d’Etat désespérés, continuent à subir les différentes difficultés liées à leur situation en pays étranger", lance Tene Sop.

Par Justin Blaise Akono
17/03/2010
Source: http://www.quotidienmutations.info

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *