Burundi – Les enseignants suspendent la grève
IRIN – [15/03/04]
BUJUMBURA, le 15 mars (IRIN) – Les écoles secondaires et primaires au Burundi ont réouvert lundi à la suite de la suspension d’une grève des enseignants, entamee le 5 janvier.
"Nous avons accepté de reprendre le travail pour l’amour des enfants
burundais. Nous voulons prouver notre bonne volonté à moins que le
gouvernement ne souhaite, plutôt que de résoudre les problèmes des
enseignants, les compliquer," a déclaré Philbert Ngenzahayo, un représentant du Conseil national du personnel de l’éducation secondaire.
Les enseignants reprendront la grève, a-t-il néanmoins poursuivi, si le
gouvernement n’accède pas à leurs demandes concernant la majoration des
salaires et l’aide pour le logement.
"Nous voulons prendre à témoins la nation entière, les parents et les
enfants, que si la grève reprend se sera en raison de la mauvaise volonté du gouvernement," a-t-il dit.
Malgré le manque de moyens financiers le gouvernement avait promis une
augmentation de salaire. M. Ngenzahayo a par ailleurs affirmé que le gouvernement devait payer les salaires pour la période durant laquelle les enseignants étaient en grève si une autre cessation du travail devait avoir lieu.
Mardi dernier, les gendarmes avaient arrêté deux leaders des deux principaux syndicats d’enseignants avant de les libérer quelques heures après.
Les deux dirigeants avaient été
interpellés à la suite d’une réunion, dans la capitale Bujumbura, avec les
enseignants grévistes pour envisager la fin de la grève. La représentante du Syndicat des travailleurs de l’enseignement du Burundi, Eulalie Nibizi, et le dirigeant du Syndicat libre des enseignants au Burundi, Adolphe Wakana, avaient été enfermés dans la prison de la Documentation Nationale, des services de renseignements de l’Etat, avait affirmé à IRIN l’adjointe de M.
Wakana.
A l’occasion d’une réunion avec les parents, les représentants du ministère de l’éducation et des représentants des élèves, le président Domitien Ndayizeye avait ordonné aux forces de sécurité de prendre des mesures. "Nous
ne pouvons tolérer ceci, j’ordonne aux forces de sécurité d’arrêter et
d’emprisonner les enseignants et les élèves fauteurs de troubles," a-t-il
déclaré. "Je suis déjà prêt à expliquer ces arrestations devant la justice."
Près de 5.000 enseignants des écoles secondaires avait entamé la grève avant d’être rejoint le 9 février, par 15.000 enseignants des écoles primaires.