Cameroun: Hygiène Gastronomie – 75% d’aliments vendus à l’école sont impropres

Cameroun: Hygiène Gastronomie – 75% d’aliments vendus à l’école sont impropres

« Mettre sur pied un cadre participatif de réflexion pour une gestion durable de l’alimentation en milieu scolaire » est le thème d’un atelier organisé à Bafoussam les 8 et 9 octobre 2009.

L’initiative est celle d’une association de recherches appliquées pour le développement, dénommée, « Developpement knowlodge international » (Dk), basée à Bafoussam. Les assises présidées par le directeur de la structure, Robert Ngouffo ont mobilisé les vendeurs d’aliments en milieu scolaire, des responsables d’établissements scolaires et des associations des parents d’élèves et d’enseignants (Apee). Selon Robert Ngouffo, la tenue de cet atelier n’est pas innocente. Le phénomène d’alimentation hors ménage en milieu scolaire, constitue un risque potentiel de contamination et d’intoxication pour les enfants. Les personnes qui vendent les repas n’ont pas de responsabilité légale vis-à-vis des consommateurs. Les conditions de préparation, conservation et distribution sont déplorables. La réglementation en vigueur n’est pas respectée. Les aliments constituent des substrats privilégiés pour la prolifération des germes pathogènes.

« L’étude que nous avons faite entre 2005-2006 en milieu scolaire à Bafoussam a démontré que les aliments consommés par les élèves ne sont pas toujours de bonne qualité hygiénique. Car sur 36 échantillons d’aliments que nous avons collectés dans 13 établissements scolaires et qui ont été analysés au centre pasteur de Yaoundé, il s’est avéré que 75 % des échantillons sont impropres à la consommation. Les seuils micro biologiques suivants ont été utilisés pour l’appréciation qualitative de ces échantillons : Bactéries aérobies : inférieur à 300 000/g ; coliformes : inférieur à 1000 g ; coliformes thermotolérants et E. coli : inférieur à 1/g ; staphylococcus aureus : inférieur à 100/g ; Salmonella : absence ; vibrio cholérae : absence », dit-il. Il poursuit en expliquant que cette alimentation porte atteinte à l’environnement : les eaux de préparation et de service, les restes d’aliments et papiers d’emballages, régulièrement versés à côté des points de vente, forment des eaux polluées à écoulement lent qui constituent des gîtes pour les moustiques.

Face à cette situation, les participants aux assises du jour ont proposé des solutions pratiques qui permettront d’offrir un cadre idéal d’alimentation aux élèves. Entre autres, la création d’une cantine scolaire gérée par des personnes formées à cet effet. « Il y a aussi d’autres accessoires, par exemple, un établissement scolaire qui n’a pas d’eau potable, c’est tout un problème dans la lutte contre les maladies hydriques. Quand la législation prévoit que les responsables d’établissements scolaires exigent des vendeurs d’aliments la production d’un certificat médical, combien de chefs d’établissements le font ? Si les pouvoirs publics prennent des mesures pouvant être suivies pour le contrôle, le paquet suivi ne sera pas mis et c’est ça qui nous manque au Cameroun», dit un président d’Apee. Il déplore que certains certificats médicaux soient établis avec beaucoup de complaisance par des médecins. « C’est dire qu’ils le font sans soumettre les détenteurs de ces papiers à des examens cliniques. Parfois ils le font sans voir la personne à qui est destiné ce papier. »

22/10/2009
Source: Le Messager

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