Cameroun: La francophonie, héritage culturel ou necessité … – Journal du Cameroun.c

Le Nigérien Hamani Diori, le Sénégalais Léopold Sédar Senghor, le Tunisien Habib Bourguiba et l’Indonésien Norodom Sihanouk réunis à Niamey le 20 mars 1970 créent l’Agence de Coopération Culturelle et Technique. 21 pays ayant en partage la langue française, héritée pour la plupart de la colonisation acceptent de réunir leurs destins et de mettre en commun leurs forces pour défendre un idéal francophone, une culture linguistique et un héritage cultuel. L’agence comprend principalement la France et des états issus des empires coloniaux belges et français, des pays liés par une histoire commune.
Cette nouvelle plateforme diplomatique, linguistique et culturelle veut créer les bases du nouveau dialogue colonies colonisateurs et fait sienne ce questionnement de Senghor.

La colonisation a été une aventure humaine. Comme toute aventure humaine, elle a charrié de la boue et de l’or. Pourquoi ne faudrait-il prendre que la boue et ne pas retenir les pépites? Léopold Sédar Senghor

Que le temps est passé depuis lors et surtout que le monde a évolué ! Aujourd’hui, 68 états réunis dont 55 membres et 13 observateurs, des opérateurs comme TV5, l’Agence universitaire de la francophonie, l’Université Senghor d’Alexandrie et l’Association internationale des maires francophones. Le temps est passé, les problématiques ont évolué : sur le plan économique, les inégalités sociales se sont creusés entre les pays du Sud et les pays du nord créant un déséquilibre dans l’apport matériel et financier indispensable au bon fonctionnement de l’organisme. Sur le plan social et éducatif, ce déséquilibre s’est fait ressentir avec l’avènement de l’Internet qui a créé la fracture numérique. Sur le plan politique, les pays décolonisés des années 60, 70 ont dans les années 80, 90 vécus leurs premiers coups d’états et connus les premières élections démocratiques. En 1995, elle devient agence intergouvernementale de la francophonie. 10 ans plus tard, à Antananarivo, la Conférence ministérielle de la Francophonie adopte une nouvelle Charte de la Francophonie qui donne à l’Agence de la Francophonie, l’appellation d’Organisation internationale de la Francophonie. Celle en cours jusqu’à ce jour

En 1997, au sommet d’Hanoi au Vietnam la francophonie créait le poste de secrétaire général et acceptait progressivement de s’intéresser aux problèmes politiques de ses états membres africains en proie à de nombreuses difficultés. La promotion de la paix, de la démocratie et des droits de l’homme qui depuis lors est l’une des missions de la francophonie n’est pas la plus évidente. Au-delà de toutes ces évolutions liés aux pays membres, une autre donnée et pas la moindre est à souligner : l’anglais, véhicule d’une homogénéisation et d’une uniformisation des cultures se présente comme la langue de la mondialisation, l’Internet n’ayant pas arrangé les choses. La francophonie se voit alors investie d’une mission réelle de protection de sa langue et même de conquête de nouveaux territoires anglophones ou lusophones.

L’Afrique, berceau de la francophonie?
Ces 15 dernières années, 16 des 21 nouveaux pays adhérents à la francophonie sont des pays européens. Au-delà des débats internes qui ont eu lieu au sein de la francophonie, estimant que les nouveaux états membres originaires de l’Est européen n’étaient pas socialement, culturellement et même linguistiquement francophone, cette nouvelle structuration devrait elle inquiéter les pays africains ?
Non pour deux raisons. La francophonie comme espace de partage de la langue française a évolué depuis la fin des années 90 et surtout la réforme de l’OIF il y’a quelques années a eu pour principal but de faire de cette organisation, un acteur de la politique internationale. En attendant de voir les objectifs atteints de ces nouvelles dispositions, le moins que l’on puisse dire c’est que la francophonie s’est « politisé ».Même si les combats de cette nouvelle francophonie reste imprégnée … [lire la suite]

Source : Journal du Cameroun.com

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