C’est un ’’gâchis’’ lorsqu’une fille quitte l’école sans bac

Mbour, 11 nov (APS) – Le fait qu’une élève abandonne les études sans avoir le baccalauréat ni suivre des études universitaires constitue un ’’gâchis’’ pour le système éducatif, a estimé l’inspectrice d’académie (IA) de Thiès, Absatou Diop Diallo.

"Une élève qui entre à l’école, qui en sort au bout de 5, 10 ou 15 ans sans avoir le baccalauréat ou sans aller à l’Université, c’est un gâchis pour le système et c’est un investissement qui risque d’être nul. Et c’est cela que nous voulons éviter", a dit Mme Diallo à l’occasion de la célébration de la journée nationale de l’éducation des filles.

Selon elle, "il est extrêmement important de sensibiliser les populations pour que les gens soient conscients qu’ils doivent accompagner les élèves".
Le Sénégal, a-t-elle souligné, a presque réussi la parité au niveau de l’élémentaire. "Mais le maintien de la fille et sa réussite continuent de poser des problèmes", a-t-elle toutefois reconnu.

Absatou Diop Diallo souligne que si ses services ont bien voulu délocaliser la journée régionale de l’éducation des filles, c’est parce qu’ils ont senti la nécessité de faire une mobilisation très large et de toucher toute la région.
’’Pour que les gens, qui doivent s’impliquer à côté des filles puissent le faire, pour que les filles puissent rester à l’école et réussir, il faut les aider pour qu’elles puissent résister à l’envie des mariages précoces, qu’on puisse éviter sous le prétexte de la pauvreté, de couper systématiquement les études (…)", a-t-elle déclaré.

D’après elle, "envoyer les enfants à l’école c’est une bonne chose, mais ne pas considérer l’école comme une garderie où on met simplement les élèves et, ensuite, aller se reposer à la maison en est une autre’’.

’’Il faut accompagner ces enfants, les aider, les soutenir et essayer de voir chaque jour ce qui peut constituer un frein à leur épanouissement, pour que les résultats escomptés puissent suivre", a expliqué Absatou Diop Diallo.
"Déperdition scolaire : quelles stratégies pour maintenir les filles au-delà du cycle fondamental ?", est le thème de cette journée de mobilisation sociale et de sensibilisation.

Cette 5-ème édition a permis une forte mobilisation des enseignantes du département, dont le maintien des filles à l’école, reste l’épine dorsale du combat.

"Nous avons vu que du CI au CM 2 les filles sont majoritaires dans les écoles. Elles ont les meilleurs résultats, mais quand vous progressez de plus en plus, vous verrez qu’il y a une régression", a relevé Coumba Ndiaye Faye, présidente du Comité départemental pour la promotion de la scolarisation des filles (CDPSCOFI).

Selon elle, à l’élémentaire, leur effectif représente 57%, contre 43% pour le moyen et 36% pour le secondaire. Mais leur part est encore beaucoup plus faible pour l’université, a-t-elle précisé.

"Nous voulons que les filles aient des études beaucoup plus poussées, qu’elles puissent investir les filières scientifiques et qu’elles puissent avoir les diplômes requis, parce que le pays a vraiment besoin de ses deux pieds pour rester debout : ses fils et ses filles", a souligné la présidente du

CDPSCOFI.
ADE/ASG

Source: http://www.aps.sn

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