Christian Tumi : Je conseillerais à Paul Biya de ne pas se …

Benoît XVI arrive avec une autre image, moins chaleureuse et, peut-être, plus distante. Comment jugez-vous cette relation entre l’Afrique et ce pape ?

Bien sûr, le pape Benoît XVI regarde la vie sociale de notre continent. Et c’est pourquoi il a approuvé comme thème pour le prochain synode des évêques pour l’Afrique qui aura lieu en octobre la réflexion de toute l’Eglise qui est en Afrique sur la réconciliation, la justice et la paix. Tout le monde sait bien que notre continent est vraiment en difficulté. On sait qu’il y a des guerres civiles, des gens qui ne veulent plus quitter le pouvoir, même s’ils ne sont pas acceptés par leur peuple. Je crois que c’est un thème qui est d’actualité. Nous allons avoir une petite réflexion là dessus à Yaoundé avant de nous donner l’instrumentum laborium, c’est-à-dire l’instrument de travail du prochain synode qui s’annonce.

Le prochain synode spécial des évêques pour l’Afrique aura lieu en octobre prochain. La notion de l’inculturation, c’est-à-dire de la prise en compte des traditions locales, ne fait plus partie du programme, contrairement aux précédents synodes. Est-ce que vous ne le regrettez pas ?

Non. Je ne le regrette pas. Ce n’est pas à tous les synodes que l’on doit parler de l’inculturation. Nous essayons maintenant d’appliquer ce qui est contenu dans les documents du premier synode africain. Ce qui est très important actuellement, c’est la traduction de la parole de Dieu en nos langues. Il faut que les gens écoutent la parole de Dieu en leur langue.

Comment voyez-vous évoluer l’Eglise catholique en Afrique, notamment face à la concurrence des Eglises nouvelles ?

Nous ne sommes pas inquiets de la présence de ces Eglises. Parce que certaines sont fondées pour s’enrichir. En ce qui concerne Douala où je suis archevêque, nous avons effectué une étude sur la présence de ces mouvements religieux. Nous avons au moins une centaine ici qui viennent des Etats-Unis par le biais du Nigeria. Et comme certains le disent, si vous voulez être riche très rapidement, fondez une Eglise et devenez le gourou de cette Eglise. L’Eglise catholique ne doit pas s’occuper de ces nouvelles religions. Il faut qu’elle s’occupe d’elle-même (…).

Est-ce que la démocratie est une valeur chrétienne ?

Ah ! Oui, c’est sûrement une valeur chrétienne. Sans la liberté, il n’y a pas l’homme. On ne peut pas imaginer une démocratie sans la liberté de choisir ses propres gouvernants.

Comment vous situez-vous face à la révision de la constitution par le président Biya qui lui permettra de se représenter à la pro … [lire la suite]

Source : Ici Cemac

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *