Conference sur l’enseignement en Afrique au Ghana en avril

Paris, France (PANA) – La troisième conférence rég ionale sur
l’enseignement secondaire en Afrique se tiendra du 1er au 4 avril à
Accra, au Ghana, sous l’égide de la Banque mondiale, a annoncé
mercredi à Paris un expert sur les politiques éducatives en Afrique,
le secrétaire exécutif de l’Association pour le développement de
l’Education en Afrique (ADEA), Mamadou Ndoye.

“Ce sera une rencontre très importante autant par la qualité des
participants que par les problématiques qui seront abordées. Cette
conférence se tiendra après les deux premières qui ont eu lieu en
Ouganda et au Sénégal, a déclaré à la PANA M. Ndoye, ancien ministre
sénégalais chargé de l’Enseignement de base, de l’Alphabétisation et
des Langues nationales.

Il a indiqué que le financement de l’enseignement secondaire en
Afrique et la gestion des flux feront partie de l’ordre du jour de la
conférence.

“Au début des années 1990, il y avait sept enfants africains sur 10
qui entraient à l’école. Aujourd’hui, nous avons neuf enfants sur 10.
Une telle évolution pose forcément le problème de la gestion des
effectifs qui frappent aux portes du secondaire”, a-t-il dit.

M. Ndoye a estimé en matière d’infrastructures d’accueil que le
développement de l’enseignement secondaire en Afrique n’a pas suivi
la progression observée dans le primaire, du fait de l’entrée en
vigueur de l’Education pour tous (EPT).

“Cette situation a créé une tension dans le premier cycle du
secondaire. Nous devons lors de la conférence y réfléchir en nous
souciant d’associer la massification observée à l’exigence d’un
enseignement de qualité”, a estimé le secrétaire exécutif de l’ADEA.

“L’autre enjeu de nos discussions à Accra se rapporte à la finalité
de l’enseignement secondaire. Certains jeunes terminent leurs études
à 16, 17 ou 18 ans au niveau secondaire. Ils en sortent sans avoir
acquis un savoir qui leur permet de s’insérer dans le tissu
économique”, a souligné l’ancien ministre.

“L’enseignement secondaire prépare à cette insertion socio-économique
de jeunes en s’interrogeant sur les filières à mettre en place”, a-t-
il ajouté.

Soulignant le retard pris par l’Afrique au niveau de l’enseignement
secondaire, M. Ndoye a plaidé pour un modèle adapté aux réalités du
continent et compatible avec les ressources financières disponibles.

“Seuls 60 pour cent des élèves d’une classe d’âge arrivent au
secondaire en Afrique contre une moyenne de 90 pour cent pour les
autres continents. Nous devons donc réfléchir à un modèle dont le
coût correspond à nos réalités”, a martelé le secrétaire exécutif de
l’ADEA.

Il a souligné le profond espoir qu’il fonde dans la conférence
d’Accra qui regroupera des ministres africains de l’Education
nationale, des experts et des représentants d’organisations de la
Société civile.

“Le Ghana a été choisi pour abriter cette réunion en raison des bons
résultats qu’il obtient depuis plusieurs années sur le plan éducatif.
C’est un pays central, mais c’est aussi le pays qui, sous le
leadership de Kwame Nkrumah, a contribué à l’émancipation de la
jeunesse africaine”, a affirmé M. Ndoye.

“Je n’ai pas le moindre doute que la conférence d’Accra marquera un
nouveau départ pour l’enseignement secondaire en Afrique”, a-t-il
ajouté.

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