COOPERATION EDUCATIVE FRANCO-SENEGALAISE : Un partenariat fort et diversifié

COOPERATION EDUCATIVE FRANCO-SENEGALAISE : Un partenariat fort et diversifié

En matière d’éducation, la coopération entre la France et le Sénégal est très diversifiée et englobe tous les niveaux du système éducatif.

Pour relever le défi de l’« Education pour tous » (Ept), le Sénégal s’est engagé à travers un programme décennal de l’éducation et de la formation (Pdef). Cet engagement porte sur une élévation des performances du système éducatif, sur une amélioration du pilotage institutionnel et sur la qualité des enseignements, du système (décentralisation, déconcentration).

Certes, dans le domaine de l’éducation, la France n’est plus le premier partenaire du Sénégal. Un rang qui revient aujourd’hui au Canada. Cependant, force est de constater que l’appui de la France au secteur auquel le chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade, attache une importance capitale, n’a jamais fait défaut.

Selon Mbaye Ndoumbé Guèye, Directeur de la réforme et de la planification de l’éducation (Dpre), la France apporte un véritable soutien au secteur de l’éducation au Sénégal, une priorité pour le développement du pays. En effet, le rôle de chef de file des bailleurs de fonds dans le secteur de l’éducation confère à la France une responsabilité particulière en termes d’accompagnement institutionnel et d’expertise technique, en relation avec les besoins et les sollicitations du Sénégal.

A en croire M. Guèye, elle intervient particulièrement à travers deux (0 2) de ses grandes structures, notamment la coopération française et l’Agence française de développement (Afd). Au compte de la coopération, il y a le projet « Qualité qui intervient dans l’éducation de base et l’appui à l’Enseignement supérieur ». Quant à l’Afd, « bras technique de la France en matière d’appui », elle est plus active dans le Projet d’éducation dans les banlieues de Dakar (Pebd) qui aide à « réduire les inégalités » et le projet d’Appui au pilotage du système éducatif (Apse). Lequel projet intervient dans « le volet gestion du Pdef à tous les niveaux et réfléchit sur la restructuration », souligne le Directeur de la réforme et de la planification de l’éducation.

Entre autres projets, on peut citer le Projet éducation dans les banlieues de Dakar (Pebd) en cours pour un montant de 9 M € et le Projet amélioration de l’offre éducative au Sénégal (Paoes). Tous les deux (02) sont financés par l’Afd. Mbaye Ndoumbé Guèye signale que le Sénégal attend aussi de la France un appui budgétaire de « 14 millions d’euros dont 11 sous forme d’appui budgétaire et trois (03) mis dans le pot commun pour le plan de renforcement des capacités du secteur de l’éducation ».

Enfin, indique M. Guèye, la France apporte aussi de « petits appuis ponctuels » au secteur. C’est dire que la France apporte « beaucoup au secteur », conclut le Dpre.

Plusieurs domaines d’intervention

En réalité, le partenariat franco-sénégalais porte sur la mise en œuvre d’interventions à tous les niveaux du système. Notamment l’éducation de base appuyée par la mise à disposition d’assistants techniques, d’experts et de conseillers pour accompagner des projets avec l’Agence Française de développement (Afd), d’appui à la qualité des enseignements, au suivi et pilotage du système, à l’accès. Un pôle d’analyse sectorielle et statistique (Pole Dakar) vient en soutien au Sénégal sur la définition des stratégies et sur les choix opérationnels à travers la simulation de modèles et de plans d’actions.

L’intervention porte également sur un appui de la qualité des enseignements en français, de sorte que les élèves en fin de cycle primaire et secondaire puissent être mieux à même de maîtriser la langue française dans l’optique d’accéder à des études supérieures ou de réussir une insertion sur le marché de l’emploi. Dans le Supérieur, la coopération française est intervenue à travers des projets de Fonds de solidarité prioritaire (Fsp) : un Projet d’appui à l’enseignement de la gestion des entreprises (Paege) d’un montant de 915.000 €, le Projet d’appui à l’Enseignement supérieur professionnalisé dans les filières maintenance industrielle et informatique (Prosensup) d’un coût de 1.220.000 €, l’appui à la recherche universitaire (Corus) pour 300.000 €, l’appui au Réseau africain pour l’excellence en gestion des entreprises (Ramege) d’un coût de 42.000 € et le Système d’information scientifique et technique (Sist) pour un montant de 50.000 €.

Des liens forts unissent les universités françaises et les deux universités sénégalaises (Ucad et Ugb). A cela s’ajoute le renforcement du partenariat inter-universitaires (Aiu, missions, invitations) entre les enseignants et institutions.

Enfin, des Bourses d’études sont proposées sur les différents cycles universitaires (licence, master, doctorat). Ainsi, 197 Bourses ont été octroyées pour l’appui aux thèses doctorales, à la recherche et deuxième cycle, des missions financées dans le cadre de la mobilité Nord-Sud et Sud-Sud des chercheurs et enseignants, et de nombreux accords inter-universitaires existent dans le cadre de l’appui aux projets de recherche et d’enseignement, acquisition de matériel et documentation. Ainsi, le soutien de la France au Sénégal en matière d’éducation porte sur les trois (03) grands axes du Pdef que sont l’accès, la qualité et la gestion (pilotage, décentralisation, déconcentration).

LA FORMATION PROFESSIONNELLE : Une coopération fructueuse

La Formation professionnelle et technique n’est pas en rade. L’appui de la France au Sénégal au sous-secteur de l’éducation s’inscrit dans la mise à disposition d’experts techniques et de conseillers et le financement de projets porteurs pour l’économie du pays

Comme l’Enseignement général, le sous-secteur de la Formation professionnelle bénéficie d’une aide conséquente de la France. Outre la mise à disposition d’experts techniques et de conseillers, elle accompagne des projets de définition d’un système de formation professionnelle et d’apprentissage, de renforcement des compétences des salariés et des cadres, de création d’un fonds financier de formation et d’enseignement technique.

On relève le projet Partenariat pour l’apprentissage et l’ouverture du système de formation professionnelle (Pao/Sfp) pour un montant de 2 ,75 M €, le projet Mobilisateur d’appui aux partenaires sociaux sénégalais (Mae/Scac) d’un montant de 150.000 € et le Projet de renforcement de la qualification des ressources humaines par la formation professionnelle (Parces) d’un montant 10 M €.

LE RESEAU D’ETABLISSEMENT FRANÇAIS A PROGRAMME FRANÇAIS

Le premier outil de coopération éducative au Sénégal

Outre l’appui humain et financier, la France dispose au Sénégal d’un réseau d’établissements à programme français, qui accueille à la fois des élèves français et sénégalais. Le réseau compte 5.500 élèves. Il est le premier outil de coopération éducative au Sénégal.

Au Sénégal, la France compte un bon réseau d’établissements français qui accueille 5.500 élèves dont 5.100 à Dakar, répartis en 4 grands ensembles. Notamment le lycée Mermoz, 1.700 élèves, géré directement par l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (Aefe), l’institution Ste Jeanne d’Arc, 1.100 élèves, le cours Ste Marie de Hann, 1.700 élèves et les écoles franco-sénégalaises, 1.000 élèves.

Le réseau s’étend à Saint-Louis, Thiès, Ziguinchor et Saly (côte touristique) avec de petites écoles françaises. Au total 280 enseignants, majoritairement titulaires français, sont employés dans ce réseau. La demande de scolarisation dans l’enseignement français est très forte au Sénégal. Elle a conduit à une saturation du réseau qui demeure le premier outil de coopération éducative au Sénégal, en formant depuis l’indépendance les élites du pays et les enfants des familles francophiles.

Source:
Le Soleil
2/08/07
PAR DAOUDA MANE (SOURCE INTERNET)

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