Côte d’Ivoire: un nouveau leader à la tête du puissant syndicat Etudiant
ABIDJAN – Augustin Mian, 31 ans, a été élu dimanche à la tête de la puissante Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci), promettant "d’extirper la violence" qui s’est installée ces dernières années dans les écoles du pays, a constaté un journaliste de l’AFP.
"Il faut que nous arrivions à extraire de notre milieu la violence sous toutes ses formes", a indiqué à l’AFP M. Mian, jusqu’à présent numéro deux du mouvement et qui succède à Serge Koffi.
Candidat unique au poste de secrétaire général de la Fesci, M. Mian a été élu par acclamation des 4.000 délégués venus de tout le pays pour assister au 6e congrès ordinaire de la Fesci qui s’est tenu à Abidjan.
Avant son élection, il a fait campagne sur le thème "une Fesci mature et responsable pour une école ivoirienne reconstruite". M. Mian a également promis une "formation syndicale aux étudiants pour éviter de sombrer dans la violence".
"Aujourd’hui, nous devons poser nos problèmes avec beaucoup de lucidité et de responsabilité", a-t-il expliqué à l’AFP sans préciser la nature de ces problèmes mais en soulignant "l’ambiance festive" qui a entouré son élection.
Les précédents congrès de la Fesci se sont achevés par de violents affrontements, à coups de machettes, entre bandes rivales qui soutenaient différentes candidatures.
Interrogé sur les relations entre la Fesci et le camp présidentiel, dont on accuse le syndicat étudiant d’en être le bras séculier sur le campus, M. Mian a affirmé que son mouvement est "apolitique".
"Nous ne sommes inféodés à aucun parti, mais selon nos textes, nous nous réservons le droit de nous prononcer sur les questions qui touchent l’intérêt national et international", a-t-il souligné.
Créée le 21 avril 1990, à l’avènement du multipartisme en Côte d’Ivoire, la Fesci a été l’instigatrice, au cours des dix dernières années, de plusieurs manifestations qui ont dégénéré en affrontements avec la police sur les campus et des établissements du secondaire, qui ont parfois fait des morts dans les rangs des étudiants.
Le Premier ministre ivoirien Guillaume Soro et Charles Blé Goudé, leader des "patriotes" ivoiriens, ont été des anciens dirigeants de la Fesci.
Le groupe des "patriotes" est un mouvement de soutien au président Laurent Gbagbo qui s’est distingué par l’organisation de gigantesques manifestations antifrançaises au plus fort de la crise ivoirienne.
©AFP / 23 décembre 2007 18h31
