BAC 2007 : De fausses attestations de réussite vendues à 40.000 Fcfa
Fausses attestations de réussite avec mention et faux relevés de notes bonifiées. Au lendemain de la proclamation des résultats de la session 2007 du Baccalauréat, des réseaux de faussaires se signalent à Abidjan. Ces derniers proposent aux candidats malheureux, le diplôme du BAC à des prix défiant toute concurrence.
Incroyable mais vrai ! Moins de cinq jours après la proclamation officielle des résultats de la session 2007, le Baccalauréat peut encore s’acheter.
Cette information circule depuis la divulgation des résultats du Baccalauréat le 18 août dernier à Abidjan.
De bouche à oreille, la nouvelle fait choux gras auprès des candidats malheureux.
Le deal est simple, fait-on croire.
Le candidat désireux d’obtenir son attestation de réussite paye la somme de 40.
000 fcfa à un “passeur”.
Celui-ci est chargé de prendre contact avec les personnes à même d’introduire le nom du candidat dans le listing officiel de la direction des examens.
Ces démarches d’une durée d’environ 24 heures permettent au candidat, le jour d’après, de recevoir son attestation de réussite, presqu’ identique à l’original.
« Ce sont des réseaux.
Il suffit de toucher la bonne personne et tu as le diplôme en bonne et due forme », assure L.
N, candidate malheureuse.
La jeune fille, à l’instar de beaucoup d’autres, croit dur comme fer que ce réseau est fiable à 100%.
Et pourtant, c’est une véritable arnaque.
Selon JL Adou, un ancien passeur que nous avons rencontré au Lycée Nangui Abrogoua à Adjamé, les candidats qui s’adonnent à cette entreprise n’auront que leurs yeux pour pleurer dans les prochains jours.
« L’argent que l’on prend à ces jeunes gens et à leurs parents ne va nulle part ailleurs que dans nos poches.
Nous n’avons accès à aucun listing », explique-t-il.
Selon M.
Adou , le procédé est simple.
« Il suffit d’être un génie en informatique et d’avoir des victimes fragiles, désireuses d’avoir à tout prix leur examen », ajoute-t-il.
Les originaux des attestations et autres relevés de notes des examens sont scannés et enregistrés dans une banque de données des faussaires.
« Lorsqu’un candidat se présente, l’on inscrit son nom par des manipulations informatiques, et le tour est joué », révèle-t-il.
Néanmoins, précise-t-il, l’œil averti reconnaît aisément que cette attestation est fausse.
Ce business, indique-t-on, par ailleurs, se tient sur une période assez courte, environ une à deux semaine(s) après les résultats, le temps pour les faussaires d’appâter le plus grand nombre de victimes et de se fondre par la suite dans la nature.
L’année dernière, environ 44 cas de ces faux diplômes ont été découverts lors de la pré-inscription à l’Université de cocody.
« Les candidats victimes de cette situation se sont vus interdire l’accès à l’Université », se rappelle une étudiante en deuxième année de Droit sur le campus de cocody.
« La raison principale de la prospérité de ce genre d’arnaque est le désir de certains élèves très souvent encouragés, par leurs parents, d’obtenir le Bac et d’entrer dans l’Enseignement supérieur sans avoir à fournir de grands effort», déplore Illaly Doukouré, parent d’élève.
Au ministère de l’Education nationale, cette situation fait sourire.
« Les résultats sont connus et définitifs.
Hormis les revendications qui prendront fin mercredi, aucun ajout ou autre retrait de nom n’est possible », assure le chargé à la communication, M.
Tiémélé.
Pour lui, « il n’est pas très malin de se mettre dans ce genre de circuit mis sur pied par des magouilleurs ».
Les candidats malheureux sont donc avertis.
A.E.O.
http://www.24heuresci.com
22/08/07