France – Les écoles de commerce attirent plus de candidats

France – Les écoles de commerce attirent plus de candidats

Cette année, le nombre d’élèves en classe préparatoire a bondi de 19 %. Mais la sélection reste sévère et la formation coûteuse.

Leur succès ne se dément pas, les écoles de commerce font figure de Graal pour beaucoup de bacheliers. De plus en plus d’entre eux se ruent vers les classes préparatoires dans l’espoir d’intégrer une école de commerce. Cette année, 100.000 étudiants se sont préparés aux concours d’entrée, soit une augmentation de 19 % par rapport à l’année dernière. Il existe aujourd’hui 18 167 classes préparatoires, contre 15 283 en 2003. La demande augmentant, l’offre suit.

Sous l’appellation d’école de commerce, les étudiants retrouvent notamment les grandes écoles de management, comme l’Essec, l’Edhec ou HEC, mais également toutes les Écoles supérieures de commerce (ESC), qui forment ensemble le «Chapitre des écoles de management» de la Conférence des grandes écoles.

Autre indication de cet engouement : le nombre d’élèves qui, après avoir suivi une «prépa», présentent les concours. Depuis 2007, il a augmenté de 20 %. Le facteur économique ne paraît même plus être un obstacle pour les étudiants, bien que les droits d’inscription aux grandes écoles soient plus élevés qu’en université. Sur les 100 000 élèves inscrits en classe préparatoire, 32.000 étaient boursiers cette année, soit une augmentation de 40 % par rapport à 2009.

Cependant, Françoise Rey, directrice générale adjointe de l’Essec, constate que le nombre d’inscrits au concours d’entrée est resté stable cette année, s’élevant à 4 730. Elle explique cette stagnation par « l’autocensure que les étudiants s’infligent », considérant l’épreuve trop difficile par rapport à leur niveau académique.

Valoriser l’expérience pratique

En effet, les candidats affluent, mais les places restent chères. L’Essec sélectionnera 360 élèves sur les 838 personnes admissibles à son concours 2010. De même pour l’Edhec ou HEC qui recrutent respectivement 450 et 380 étudiants en moyenne chaque année. Mais dans une école moins prestigieuse comme l’EM Lyon, les effectifs ne cessent d’augmenter : 6467 candidats cette année contre 6070 en 2008.

Pourquoi un tel engouement pour ces filières spécialisées ? Françoise Rey explique que les formations proposées sont essentiellement «professionnalisantes» . L’insertion professionnelle est le premier objectif des écoles, ce qui contribue à rassurer les étudiants sur leur avenir. Dans un contexte de crise économique et de fort taux de chômage pour les jeunes, ce facteur incitatif n’est pas négligeable.

Préparer les étudiants au monde de l’entreprise est un défi que les écoles de commerce furent les premières à comprendre, avec la création d’études en apprentissage. Par exemple, un tiers des étudiants de l’Essec en deuxième année choisissent de partager leur temps entre l’école et l’entreprise, pour valoriser leur expérience pratique.

Dans une moindre mesure, l’apprentissage est en voie de développement dans les universités. Si les masters professionnels apportent une meilleure garantie aux entreprises, les universités souffrent à la fois d’une mauvaise image, due aux grèves et blocus de facs, mais également d’une mauvaise adéquation des enseignements avec les exigences du monde professionnel. Ainsi, le nombre d’étudiants inscrits dans les filières universitaires décroît.

Par Romain Lehmann
Source: http://www.lefigaro.fr/
16/07/2010

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