La Banque mondiale et les jeunes questionnent l’avenir du Cameroun

La Banque mondiale et les jeunes questionnent l’avenir du Cameroun

Célébrée dans tout le pays le 11 février de chaque année, la Fête nationale de la jeunesse a donné l’occasion en 2008 à une série d’activités et d’échanges tout au long de la semaine de la jeunesse. Occasion pour la Banque mondiale, de questionner l’avenir du Cameroun avec les jeunes futurs économistes du Collège La Retraite de Yaoundé.

Le 21 février 2008 — Pendant près de deux heures, les jeunes se sont entretenus à bâtons rompus avec le personnel de la communication de la Banque et du réseau Jeunesse, Paix et Développement sur des thèmes aussi divers que la pauvreté, le chômage, les mécanismes et instruments de financement de la Banque ou encore les perspectives de développement du pays.

« L’échange de ce jour avec les Responsables de la Banque mondiale nous a édifiés sur les perspectives de développement du Cameroun. Cependant, l’avenir des jeunes au Cameroun, reste un sujet de grand questionnement » a révélé Maurice du Club des élèves-économistes du Collège La Retraite. Cette préoccupation, qui est partagée par la plupart de ses camarades, résulte de la situation actuelle des jeunes au Cameroun.
Les jeunes et le chômage
Les dernières décennies ont été marquées par une augmentation significative du nombre de jeunes de 15 à 35 ans au Cameroun. Selon la deuxième Enquête camerounaise auprès des ménages (ECAM II), cette tranche d’âge représente 30,3% de la population totale du Cameroun, soit environ 4 689 505 individus pour une population totale estimée à 15,5 millions. Selon la même source, 47,2% de cette population vit en zone urbaine contre 52,8% en zone rurale. D’une manière générale, cette jeunesse est particulièrement touchée par la pauvreté. À l’échelle nationale, en référence aux données d’ECAM II, ce sont 36,68% de l’effectif global des 15-30 ans qui en souffrent. Cette pauvreté se manifeste de diverses manières et a des effets pervers sur leur développement notamment sur le plan de l’éducation, de la santé ou de la formation professionnelle.

Les jeunes sont la catégorie sociale la plus touchée par le chômage. Ainsi, à l’échelle nationale, 12,57% des 20-29 ans en sont affectés. Dans les zones urbaines, ils sont de 20,74% contre 5,33% en zone rurale. Ce taux de chômage, notamment dans les villes, résulte non seulement de l’exode rural, mais aussi de la réduction des offres d’emplois dans le secteur moderne alors qu’on assiste, avec la démographie galopante, à une forte offre de main d’œuvre plus ou moins qualifiée. Cette situation traduit l’étroitesse des capacités d’embauche des secteurs public et privé. Elle marque également les insuffisances du dispositif actuel d’insertion socio-économique des jeunes à travers l’absence de mécanismes appropriés et intégraux de promotion de l’auto-emploi en faveur des jeunes.
La Banque mondiale et la jeunesse
Le 4 février dernier, les jeunes futurs économistes du Collège La Retraite de Yaoundé ont appris comment la Banque mondiale travaille, y compris le cycle des projets, et ce qu’elle fait au Cameroun, à la grande satisfaction de près de 200 jeunes présents à cette rencontre. L’équipe de la Banque a également présenté le Centre d’information du public, qui est une bibliothèque de référence, et le réseau Jeunesse, Paix et Développement (YDP pour Youth Development and Peace Network).

La Banque mondiale a intensifié, au cours des deux dernières années, son action en faveur des jeunes dans les pays développés et en développement. Elle sait que la jeunesse représente une puissante force de changement, une dynamique sociale essentielle et qu’elle doit être habilitée pour participer activement au travail de développement et à la prise de décisions dans leur pays.

Cette conviction s’est notamment matérialisée par le dynamisme du réseau Jeunesse, Paix et Développement (YDP) et par une cartographie des associations de jeunes dont les conclusions viennent d’être présentées au Ministère camerounais de la jeunesse. Les objectifs de cette initiative sont d’identifier des organisations actives dans le secteur des jeunes dans les dix provinces du Cameroun. Cette base de données permet de savoir qui dirige ces associations (des jeunes ou des partenaires bi/multilatéraux et les agences et Programmes des Nations Unies), ce qu’elles font (leurs domaines d’activités et leurs réalisations concrètes sur le terrain), ainsi que d’évaluer leurs capacités, leurs forces, leurs besoins.
Dans le même sens, un programme d’échange des connaissances et de renforcement des capacités des organisations de jeunes a été conduit en 2007. Grâce à ses échanges, plusieurs organisations ont allié leurs forces pour représenter activement les intérêts des jeunes dans la société et vis-à-vis des pouvoirs publics.
D’autre part, les partenaires au développement, associations, organisations de la société civile et congrégations religieuses appuient le Gouvernement du Cameroun pour résoudre cette épineuse question de l’avenir des jeunes. Les différents acteurs sociaux, y compris la Banque mondiale, veulent désormais impliquer d’avantage de jeunes dans la résolution de leurs propres problèmes.

Par Henri Laurent Bateg, Responsable de la communication
http://web.worldbank.org

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