Bamako, Mali (PANA) La fabrication des manuels s colaires est un
acte de souveraineté qui impose que lAfrique arrête de recourir aux
éditeurs étrangers, estime un spécialiste en industries du livre,
Denis Lacasse.
“Il est totalement anormal que lAfrique continue de sappuyer sur
des éditeurs étrangers pour la fabrication des manuels scolaires à
lusage dans ses écoles”, a-t-il affirmé lors dun entretien accordé
à la PANA, mercredi à Bamako.
Collaborateur dun groupe canadien spécialisé dans le livre, M.
Lacasse a reconnu quil ny a aucune raison que lindustrie du livre,
“qui est devenue un créneau très rentable, ne se développe pas en
Afrique”.
“La fabrication du livre scolaire et une vaste entreprise économique
qui inclut le transport, la diffusion et la vente. Cest un secteur
que lAfrique peut développer; elle en a les moyens”, a-t-il
soutenu, saluant lexemple des pays anglophones.
“Des Etats anglophones ont développé des stratégies éditoriales qui
permettent de doter leurs écoles en livres de très bonne qualité. Il
faut élargir cette expérience à dautres pays du continent en mettant
ensemble les auteurs, les infographistes et les imprimeurs”, a-t-il
ajouté.
Soulignant la place du livre dans la conception des programmes
scolaires, M. Lacasse a assuré “quil ny a aucune chance de relever
le défi dune éducation de qualité en Afrique sans règlement de la
question de la fabrication des manuels”.
“Il faut arrêter de considérer la fabrication des manuels scolaires
comme une question secondaire sur laquelle différents services du
ministère de lEducation nationale interviennent sans aucune
cohérence”, a dit le spécialiste canadien.
“Cest bien de se mobiliser sur la qualité de lEducation en Afrique.
Mais soyons assurés que nous ny arriverons que si nous réglons le
problème des manuels scolaires”, a-t-il insisté.
Le débat sur les manuels scolaires a occupé mercredi une bonne partie
des travaux de la conférence internationale sur labolition des frais
scolaires, co-organisée par lUNICEF, la Banque mondiale et
lAssociation pour le développement de léducation en Afrique (ADEA).
Un consensus s’est dessiné parmi les participants à cette conférence
sur lurgence pour lAfrique dassurer elle-même la production de ses
manuels scolaires, “en quantité et en qualité”.