Accra, Ghana (PANA) – Un forum de trois jours sur le rôle de
l’Enseignement supérieur en relation avec les systèmes éducatifs
en Afrique s’est ouvert à Accra jeudi sur l’expression des
préoccupations soulevées par le “vieillissement des esprits des
décideurs”.
Le ministre ghanéen de l’Education, des Sciences et des Sports, Papa
Owusu-Ankomah a déclaré que le corps enseignant africain
“vieillissait”, étant donné que la première et la deuxième
génération d’universitaires atteignait l’âge de la retraite et
n’était pas remplacée ni proportionnellement ni en qualité.
Il a déclaré que la fuite des cerveaux était causée par le fait
que les systèmes d’Enseignement supérieur étaient devenus moins
compétitifs en termes de rétribution financière, et étaient moins
capables d’offrir des possibilités pour un travail de recherche
original.
Les délégués vont discuter de la formation des enseignants, de
l’enseignement extra-scolaire, de la formation continue, de
l’enseignement technique et professionnel et de la recherche en
matière d’éducation.
Le forum est organisé par l’Association des Universités africaines
(AUA) au nom du Comité scientifique régional pour l’Afrique de
l’UNESCO sous le thème: “La contribution de l’Enseignement supérieur
aux systèmes éducatifs nationaux: Défis actuels pour l’Afrique”.
M. Owusu-Ankomah a déclaré que durant les années 80 et 90,
l’importance de l’Enseignement supérieur a été minimisée en faveur de
l’éducation de base par les institutions internationales de premier
plan comme la Banque mondiale et même par les gouvernements
africains.
Il a déclaré que malgré la promesse que la renaissance
technologique était la clé de la transformation rapide de l’Afrique,
le continent n’avait pu profiter de tout son potentiel.
Il a souligné que l’Afrique devait se rappeler que la situation
actuelle du système d’Enseignement supérieur entrait dans le
cadre d’un processus de changement, avec un passé modelé par
plusieurs facteurs, un présent et un futur complexes et en
évolution qui pourrait prendre différentes formes.
Réagir efficacement à la commercialisation de l’Enseignement
supérieur et à la prolifération des opportunités d’auto-
apprentissage et d’apprentissage à distance, nécessite, selon lui,
des innovations, non seulement dans la dispensation des cours
pour en garantir la pertinence, mais également dans la génération
de revenus, l’assurance de la qualité, la gouvernance
institutionnelle et la gestion des ressources humaines.
“Les institutions d’Enseignement supérieur en Afrique doivent
s’atteler à résoudre toute une série de problèmes allant du
meilleur accès à l’enseignement pour certains groupes comme les
femmes et les pauvres, les droits de propriété intellectuelle, la
méthodologie de la recherche, la fuite des cerveaux et la menace
posée par le VIH/SIDA”, a-t-il ajouté.
Le Professeur Akilagpa Sawyerr, président de l’AUA, a déclaré que
la priorité placée sur l’éducation de base au détriment de
l’Enseignement supérieur s’était faite à un moment où des
mouvements internationaux plaçaient le savoir de haut niveau et
la science au centre du développement et de la compétitivité
nationale.