Le Mali, dernier de la classe en matière d’alphabétisation
La Grande Epoque – [11/09/05]
Au Mali, le taux d’alphabétisation de la population reste l’un des plus bas au monde. Dans son dernier rapport du programme «Éducation pour Tous», l’UNESCO a publié en juillet dernier les chiffres alarmants de la situation malienne : près de 75 % de la population est analphabète.
Le 8 septembre, la Journée internationale de l’alphabétisation, est l’occasion de mettre en avant la lutte pour l’alphabétisation des populations défavorisées, enjeu majeur du développement. De nombreuses organisations se mobilisent comme Intervida, association qui mène un programme prioritaire pour la scolarisation des enfants au Mali.
Le Mali est situé en Afrique subsaharienne, région du monde où vivent la plupart des enfants non scolarisés pour lesquels les objectifs du programme de l’UNESCO sont un défi très ambitieux. En effet, comment atteindre dans cette région, d’ici 2015, un enseignement primaire universel, une égalité entre les sexes au primaire et au secondaire et une amélioration de 50 % du niveau d’alphabétisation? Selon le rapport de l’UNESCO, il faudrait pour cela avoir scolarisé à la date fixée, plus de 88 millions d’enfants. Un enjeu de taille!
Manque de moyens et absentéisme empêchent une scolarisation normale
Au Mali, le manque de moyens se double d’un taux record d’absentéisme, qui atteint 70 % des élèves scolarisés. Particulièrement crucial en zone rurale, l’absentéisme en zone urbaine se traduit pour sa part par des abandons définitifs de scolarité. L’écart entre le nombre d’enfants qui ont accès à l’école et ceux qui arrivent au terme de leur scolarité se creuse de plus en plus. Les besoins constatés se situent tant au niveau du matériel pédagogique (équipements, livres, etc.) que de l’encadrement et des programmes. De plus, les parents, peu impliqués dans la scolarité de leurs enfants, les sollicitent pour effectuer des tâches domestiques, les aider dans leur travail quotidien et ne considèrent pas l’école comme une priorité. Le manque de prise de conscience des parents est un véritable frein à la scolarisation des enfants. Ils ne connaissent pas les atouts offerts par l’éducation scolaire ni le droit légitime des enfants à recevoir cette scolarisation.
Scolariser les enfants, une priorité
Pour lutter contre l’analphabétisme et permettre aux enfants scolarisés de suivre un programme éducatif dans un environnement adapté – avec une garantie d’accès à l’éducation primaire pour tous – Intervida développe différents projets à Ségou et Pélengana, en région centre du Mali.
Un lieu d’études équipé
L’un des objectifs principaux de cette association est de fournir aux enfants un lieu d’études équipé. À Ségou et Pélengana, Intervida a pris en charge la construction et la réhabilitation de 33 écoles répondant à une population de 20 650 enfants. Ce projet consiste à aménager ou construire les salles de classe et les clôtures ainsi qu’à doter les élèves de matériel scolaire.
Par ailleurs, Intervida se concentre à développer la formation des maîtres d’école, tout en impliquant les parents d’élèves dans la gestion des établissements, à travers des coopératives d’acquisition de manuels scolaires et l’organisation de comités de gestion scolaire.
Emmener les enfants à l’école
Intervida a mis en place au Mali, en collaboration avec l’UNICEF, le projet «L’École amie des enfants, amie des filles» qui repose sur la Convention des droits de l’enfant. Ce projet a pour but de développer cinq axes majeurs en faveur de l’école.
Le premier est celui d’une école saine qui protège la santé des enfants. Le second, celui du succès, est bénéfique et utile pour les enfants. Le troisième axe est développé autour de l’intégration et de la défense de tous les enfants. Le quatrième favorise l’égalité entre filles et garçons. Enfin, le cinquième et dernier axe permet aux familles, aux communautés et enfants de participer à la vie scolaire.
Intervida milite donc pour une école saine, utile, protectrice, égalitaire, participative et qui favorise l’intégration
Des centres culturels pour favoriser la valeur de l’éducation
Depuis plusieurs années, Intervida a ouvert un centre culturel – dénommé «Lieu de Rencontre Féré» – qui sert de relais pour les enfants après l’école, des manuels scolaires sont mis à leur disposition dans la salle d’études et des éducateurs sont présents pour suivre les enfants. Ce centre est également l’espace culturel qui invite enfants et adultes à participer à des activités ludiques et artistiques. Ceci afin de favoriser leur créativité, leur intérêt et leur prise de conscience de la valeur de l’éducation.
Alphabétisation et analphabétisme, quelques rappels
Couramment utilisés, les termes d’alphabétisme et d’analphabétisme ne sont pourtant par clairement définis dans bon nombre d’esprits. Entre analphabétisme et illettrisme, quelle est la différence? Pourquoi parle-t-on généralement d’analphabétisme pour les personnes âgées de plus de quinze ans? Voici les définitions rapides de ces termes qui vous permettront de mieux comprendre l’enjeu de l’alphabétisation dans le développement des populations les plus défavorisées.
L’alphabétisme est la capacité de lire, d’écrire et de comprendre un texte de la vie quotidienne. Cela implique un continuum de compétences en lecture et en écriture et inclut souvent des connaissances de base en arithmétique tel le calcul.
L’analphabétisme est l’antonyme de la définition précédente. C’est l’état d’une personne, d’une population, n’ayant jamais appris à lire ou à écrire. Cette dernière implique une absence totale de scolarisation de la personne.
L’analphabétisme est fréquemment confondu avec l’illettrisme, qui est pour sa part un manque de maîtrise du langage parlé et écrit, pour des personnes majoritairement alphabétisées dans le cadre de l’école.
L’alphabétisation des populations des pays les plus pauvres est un enjeu majeur dans leur développement. La scolarisation et l’éducation des enfants sont des priorités, seules garanties d’un avenir meilleur.
L’ASSOCIATION INTERVIDA EN FRANCE
INTERVIDA
est une association loi 1901 apolitique et laïque, créée en octobre 2003 à Paris. Son objectif est d’améliorer les conditions de vie des enfants et des minorités dans les pays du tiers-monde. L’association met en place des projets de développement sur le long terme dans les domaines de la santé, de l’alimentation, de l’éducation afin de rendre la population autonome en Bolivie, au Guatemala, au Pérou, au Salvador, au Nicaragua, en Inde, au Bangladesh et au Mali. Aujourd’hui, plus de 450 000 familles en Europe aident 3,5 millions de personnes de ces pays grâce au parrainage d’enfants.
Association Intervida
47-49 avenue du Docteur Arnold Netter
75592 PARIS CEDEX 12
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