Le president de la BAD invite l’Afrique a miser plus sur ses talents

Addis,Abeba (PANA) – Le président du Groupe de la Banque africaine de
développement (BAD), Donald Kaberuka, a exhorté les chercheurs, les décideurs
politiques, les scientifiques et les économistes à intensifier leurs
recherches autour de solutions adaptées à l’Afrique, estimant que cela est
nécessaire pour que les progrès économiques actuels puissent être soutenus sur
le long terme.

S’adressant à la communauté scientifique africaine au cours de la conférence
économique africaine qui est tenue ce week-end à Addis-Abeba, il a déclaré que
l’Afrique pourrait réaliser son rêve si elle misait plus sur le développement
de ses talents plutôt que sur un sous-sol richement doté qui ne suffit guère à
donner au continent la croissance et la prospérité pour lesquelles il se bat.

«L’Afrique peut réaliser son rêve, mais pour le réaliser pleinement elle aura
bien plus besoin des talents africains que de sa géologie. Un sous-sol
richement doté constitue de toute évidence un avantage capital, mais ce n’est
pas suffisant. Inversement, un pays sans ressources naturelles n’est pas
condamné à la pauvreté et à la dépendance», a martelé M. Kaberuka.

«Ni l’Inde, ni la Chine ne disposaient d’un sous-sol particulièrement riche,
mais ce sont là deux pays où règnent la paix et la stabilité, qui peuvent
compter sur une population très fortement qualifiée et qui ont mis la science
et la technologie au centre de leurs priorités pour dépasser la pauvreté», a-
t-il ajouté.

Selon le président du Groupe de la BAD, le temps est venu de se remobiliser
pour développer les talents africains.

A ce propos, M. Kaberuka a mis l’accent sur l’importance de la paix et de la
stabilité dans les efforts de développement du continent, affirmant que
l’Afrique pourrait devenir la prochaine frontière du développement pour peu
que la paix et la sécurité, deux préalables à l’épanouissement du talent
africain, y prévalent.

Aussi la BAD est-elle sur le point de définir une nouvelle politique
sectorielle lui permettant d’aider les institutions d’enseignement supérieur
du continent à adopter la science et la technologie comme domaines
prioritaires, a signalé M. Kaberuka qui a déploré au passage la détérioration
des universités africaines au cours des dernières décennies.

«Si dans les années 1950 certaines universités africaines figuraient dans le
cercle des meilleurs établissements mondiaux, ce n’est guère plus le cas
aujourd’hui, l’intelligentsia africaine étant du coup contrainte à se former à
l’étranger où il est fréquent qu’elle reste», a déploré le président Kaberuka.

Qualifiant les perspectives économiques africaines de «prometteuses pour
l’année à venir, sauf catastrophe interne ou extérieure», le président du
Groupe de la BAD a invité les Africains à faire preuve de circonspection
malgré le boom des ressources naturelles dans le continent.

«La fébrilité ambiante ne doit pas nous faire perdre le sens de la retenue et
de la réflexion», a-t-il mis en garde, faisant remarquer que ce n’est pas la
première fois que les économies africaines bénéficient d’une croissance tirée
après l’envolée des cours des matières premières.

Citant l’expérience des années 1970, M. Kaberuka a attiré l’attention du
continent sur «les risques d’accident à l’échelle de l’économie mondiale»
toujours présents et dont les effets, du moins après leur impact immédiat,
finiraient par toucher l’Afrique».

Leave a Reply

Your email address will not be published.