Les etudiants appeles a reprendre le chemin des facultes

Niamey, Niger (PANA) – Le Syndicat national des enseignants et
chercheurs du supérieur (SNECS) a appelé les étudiants regroupés au
sein de l’Union des étudiants nigériens à l’université de Niamey
(UENUN) à revenir à de meilleurs sentiments et à reprendre le chemin
des facultés.

Dans un communiqué rendu public mercredi dans la capitale nigérienne,
les enseignants du Supérieur estiment notamment que le boycott des
activités académiques lancé par les étudiants leur fait courir le
risque d’une nouvelle année blanche.

“En décidant d’arrêter de façon brutale les activités académiques à
l’université Abdou Moumouni, l’UENUN prend sur elle la lourde
responsabilité d’une perturbation de l’année académique 2006-2007″,
estime le SNECS dans son communiqué.

Selon son vice-recteur, le Dr Fodé, cette crise consécutive à la
gestion du Centre national des oeuvres universitaires (CNOU) n’est
pas de nature à favoriser la qualité de l’enseignement au sein de
cette institution qui appartient à un réseau de quinze universités de
l’Afrique de l’Ouest engagées dans un processus de mise en oeuvre du
système LMD.

“Nous considérons que les enseignements sont faits et que l’année en
cours fera l’objet d’une évaluation. Les étudiants désireux de
prendre leurs cours peuvent le faire. Nous avons demandé à l’Etat de
garantir leur sécurité et c’est le cas en ce moment”, a-t-il ajouté.

On rappelle que la gestion du CNOU est au centre d’une crise profonde
entre les enseignants, d’une part et les étudiants, de l’autre,
provoquant de la part de ces derniers une suspension des activités
académiques depuis 72 heures.

Pour le Dr Djibril Abarchi, président provisoire du comité de gestion
du CNOU, la principale difficulté vient de ce que les étudiants ne
conçoivent pas d’être exclus de la gestion des oeuvres
universitaires.

“J’ai été désigné par les acteurs de la communauté universitaire,
dont les étudiants, pour assainir la gestion du Centre national des
oeuvres universitaires. Et à mon sens, on ne peut pas envisager une
telle mission avec des étudiants impliqués dans la gestion de ce
centre. Pour moi, les choses sont claires, les étudiants n’ont pas
pour vocation des gérer les œuvres universitaires, mais d’aller au
cours “, a-t-il souligné.

Pour les autorités universitaires, les étudiants, habitués à la
“gestion mafieuse” du CNOU, ont du mal à accepter la remise en cause
de leurs privilèges.

“Les dirigeants de l’UENUN se servent à volonté au niveau du
restaurant universitaire où ils prélèvent chaque jour 30 kilos de
viande servant à préparer des sandwiches qu’ils revendent en ville”,
a constaté le Dr Abarchi.

En novembre dernier, le SNECS avait appelé ses militants à observer
une suspension de toutes les activités académiques (enseignement,
encadrement, examens, soutenances et délibérations) en représailles
aux “propos discourtois et menaces” d’étudiants membres de la
Commission des affaires sociale et de l’ordre (CASO) à l’égard de
certains enseignants et demandé la suppression de cette structure,
accusée de “semer la terreur sur le campus”.

Avant la mise en place de ce comité de gestion, le gouvernement
envisageait la création en place d’un commissariat de Police dans
l’enceinte du centre et la nomination d’un militaire à sa tête,
estimant que la source du blocage venait du comportement anarchique
et belliqueux de groupes d’étudiants membres de la CASO, a indiqué
une source officielle.

L’Etat nigérien accorde chaque année une subvention de l’ordre de 500
millions de FCFA pour le fonctionnement du CNOU qui sert un peu plus
de 1.000 couverts par jour, a ajouté la même source.

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