Les étudiants européens confrontés à une hausse du coût des études

Les étudiants européens confrontés à une hausse du coût des études

BRUXELLES – L’enseignement supérieur européen reste financé à hauteur de 80% par de l’argent public, mais les frais demandés aux étudiants sont en hausse et varient fortement d’un pays à l’autre, selon une étude publiée jeudi.

Dans l’UE à 27, 80% du financement de l’enseignement supérieur est d’origine publique (Etat ou collectivités locales), un chiffre qui dépasse 90% au Danemark, en Finlande ou en Autriche. 11,6% viennent des étudiants (frais d’inscription et d’enseignement) et 5,4% d’entreprises privées ou de fondations, un chiffre supérieur à 10% au Royaume-Uni ou aux Pays-Bas.

Le secteur public accueille d’ailleurs plus de 70% des étudiants européens, selon cette étude d’Euridyce, un réseau d’information sur l’éducation en Europe qui comprend les 27 Etats membres, ainsi que l’Islande, la Norvège et la Turquie. Elle ne fait aucune comparaison avec les coûts des études dans les pays non-européens, comme les Etats-Unis.

"Je ne recommanderai pas une baisse du soutien public", a commenté le commissaire européen Jan Figel, soulignant que seuls les pays scandinaves atteignaient l’objectif européen d’investir 2% de leur PIB dans l’enseignement supérieur.

Selon ce rapport, "l’accès aux études pour une première qualification peut être considéré comme gratuit dans une douzaine de pays": Finlande, Suède, Norvège (dans ces trois pays seules des cotisations aux organisations étudiantes sont exigées), Danemark, Irlande, Pologne, Hongrie, etc…

Si les frais d’inscription dans les autres pays sont généralement inférieurs à 200 euros, quatorze pays demandent en outre à leurs étudiants des frais de scolarité dans des montants annuels qui varient souvent de un à cinq.

En Angleterre et en Irlande du Nord, les universités sont libres depuis 2006 de fixer le montant des frais d’enseignement jusqu’à 4.300 euros, soit trois fois plus qu’auparavant. En Allemagne, sept Länder sur 16 demanderont l’année prochaine des contributions au coût de l’enseignement.

Quinze pays imposent des contributions majorées en cas de prolongement des études (Espagne, Italie, Portugal, Turquie, Irlande, Hongrie, etc…)

"La tendance à demander des contributions privées augmente. Mais il faut qu’elle soit contrebalancée par des schémas d’aide aux étudiants", a plaidé M. Figel.

Dans bon nombre de pays où des frais sont demandés, "des possibilités d’exemption ou de réduction sont offertes par les autorités publiques", généralement en fonction du revenu des parents, note le rappport.

Les bourses d’études ou les combinaisons de bourses et de prêts sont les formes d’aides aux étudiants les plus courantes et leur montant varie généralement dans un montant de un à trois suivant les pays.

Cette étude est publiée dans le cadre de la conférence de Londres des 17 et 18 mai, qui réunira les ministres de l’enseignement supérieur des 45 pays membres du "processus de Bologne".

Lancée en 1999, la déclaration de Bologne, qui vise à créer un Espace européen de l’enseignement supérieur d’ici 2010, a notamment permis d’harmoniser les trois grands cycles de l’enseignement supérieur: licence/bachelor, master et doctorat (LMD).

(©AFP / 10 mai 2007 19h33)

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