Les parents d’eleves contre une abolition hative des frais scolaires

Bamako, Mali (PANA) – Le président de la Fédération africaine des
associations de parents d’élèves et d’étudiants (FAPE), Martin
Itoua, a exprimé vendredi à Bamako l’opposition de son organisation à
toute “abolition précipitée” des frais scolaires.

“Les parents ont réaffirmé par ma voix leur adhésion pleine et
entière au principe. Ils mettent, cependant, en garde contre toute
abolition précipitée qui serait contre-productive”, a-t-il affirmé
lors d’un entretien accordé à la PANA.

Pour le président de la FAPE: “une abolition non rigoureusement
planifiée conduirait à des sureffectifs dans les classes, à des refus
d’inscription dans les écoles et à un déficit d’enseignants”.

“Nous avons besoin de définir un code de conduite de la mise en œuvre
de cette abolition. Il s’agit de définir le rôle précis de chacun.
Les bailleurs de fonds doivent honorer leurs engagements, le
gouvernement doit gérer en toute transparence les fonds reçus sous
l’œil vigilant de la Société civile”, a-t-il estimé.

Rappelant que la plupart des Etats africains ont formellement
proclamé le droit à l’Education, M. Itoua a exprimé l’exaspération
des parents africains de continuer à “jouer les collecteurs d’impôt”.

“Nous continuons encore à assumer une partie importante des frais
scolaires bien que les Etats ont affirmé dans leurs Constitutions
que l’éducation est obligatoire et gratuite pour les enfants. Nous ne
voulons pas retomber dans ce piège avec l’abolition des frais
scolaires”.

Après quatre journées de débats parfois très vifs, les participants à
la conférence internationale de Bamako devraient adopter dimanche en
fin de journée un texte dit “Déclaration de Bamako” qui consacre
l’abolition des frais comme moyen d’accélération de la scolarisation.

La deuxième partie de la conférence appelée “Réunion politique” a
permis, jeudi et vendredi, de sensibiliser les ministres africains
présents sur les enjeux de l’abolition des frais scolaires. Plusieurs
pays africains ont manifesté leur souhait d’expérimenter cette
abolition qui a conduit à une augmentation des effectifs de 100% en
Tanzanie, de 75% au Lesotho et de 68% au Malawi et en Ouganda.

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