Mali – Salon régional de l’emploi : SUCCES CONFIRME

Salon régional de l’emploi : SUCCES CONFIRME

Malgré la faible participation des entreprises, le salon a montré qu’il reste un espace d’opportunités pour les jeunes diplômés L’emploi des jeunes cadres et des jeunes diplômés était au centre du 2è salon régional de l’emploi dénommé AfricTalents-Mali que notre capitale a abrité mardi et hier. La manifestation se déroulait au Centre international des conférences.
L’initiative AfricTalents revient à Afric-search, un cabinet de "chasseurs de tête" qui oeuvre à travers le continent à promouvoir le développement par l’emploi des jeunes. Depuis 1999, Afric-search organise des salons pour dynamiser l’emploi en Afrique et est présent à Paris, Bruxelles, Washington, Johannesburg, Dakar, Cotonou et dans notre capitale. Pour la deuxième fois, de grandes entreprises africaines et internationales implantées sur le continent sont venues recruter les jeunes cadres et diplômés intéressés par des postes à pourvoir en leur sein.

LE DIPLÔME ET L’EXPÉRIENCE : Les candidats présents s’étaient préalablement inscrits sur le site d’Afric-search qui sélectionne les étudiants ayant un Bac+3 minimum dans les domaines de la finance, de la gestion et de l’ingénierie. Ils étaient déjà 400 jeunes à avoir déposé leurs dossiers mardi. Pourtant, c’était beaucoup moins que lors de l’édition précédente où le dépôt des CV s’était transformé en foire d’empoigne devant les stands des entreprises qui recrutent.
La sélection est plus rigoureuse cette année et les candidats diplômés d’écoles reconnues de haut niveau sont nettement favorisés, explique le promoteur du salon, Didier Acouetey en soulignant qu’il est "important d’exploiter les ressources humaines ici en Afrique et de structurer l’emploi afin que le marché se développe".
Le premier salon AfricTalents-Mali organisé en 2005, avait permis le recrutement de 250 jeunes diplômés et cadres. Lors de l’édition qui vient de s’achever, la société Ecobank détenait une centaine de CV à l’ouverture de son stand et prévoit de recruter dix personnes. D’après le responsable chargé du recrutement, les critères sont basés sur le diplôme et l’expérience du candidat. Il existe une deuxième possibilité : le candidat sans expérience en stage peut bénéficier d’une formation continue débouchant sur un test afin d’obtenir un poste au sein de la société. Quelle que soit la voie par laquelle l’on passe, on peut occuper le poste de conseiller clientèle, être contrôleur interne, être affecté aux relations humaines ou au service juridique.

ESPACE DE RENCONTRES : Un diplômé en maîtrise d’informatique et gestion, présent sur le salon postulait pour Ecobank. "Je suis plus confiant car le taux de recrutement du salon est plus élevé que lors de la dernière édition, j’espère que la chance me sourira", s’enthousiasmait le jeune diplômé.
Forum de rencontres entre les entreprises et professionnels de recrutement d’une part et les jeunes diplômés et cadres à la recherche d’un emploi d’autre part, le salon a réuni plus d’une vingtaine d’entreprises prêtes à recruter des jeunes diplômés et cadres. Parmi ces sociétés, il y avait Orange-Mali qui disposait de 38 postes à pourvoir, la Compagnie aérienne du Mali (CAM) qui proposait 14 postes à pourvoir, le groupe Azalaï hôtels (12), Bramali (5) etc. "Nous avons recensé plus de 500 CV pour 150 postes à pourvoir dans tous les domaines de l’emploi", a indiqué Didier Acouetey, le patron de AfricTalents et initiateur du salon régional de l’emploi.
La plupart des demandeurs d’emploi se sont donc inscrits sur le site de Afric-search quelques jours avant l’ouverture du salon. D’autres l’ont fait au cours du salon en remettant directement leurs CV aux organisateurs. Pas plus tard qu’hier à quelques heures de la clôture du forum, des jeunes munis de leurs CV arrivaient dans les stands où se faisait l’inscription. "Ceux qui n’ont pas pu s’inscrire sur le site sont en train de le faire maintenant. Notre travail consiste à réceptionner leurs CV et à remplir les fiches d’inscription", a confié une responsable des stands d’inscription. Nous avons recensé sur place plus d’une centaine de demandeurs d’emploi. La plupart d’entre eux se présentent comme des sortants des nos écoles supérieures.
Youssouf Camara, Adama Koné et Kalilou Dramé sont trois jeunes à la recherche d’emploi. Le premier est sortant de l’IPR/ISFRA. Le second est diplômé de l’ex-faculté des sciences juridiques et économiques (FSJE) et le troisième a fini la faculté des lettres, des arts et des sciences humaines (FLASH). Tous nourrissaient le même espoir : décrocher un emploi au cours du salon. "Je suis venu tenter ma chance et je suis très confiant", indique Adama Koné.
Par contre, Youssouf Camara et Kalilou Dramé se montrent très sceptiques. "Les organisateurs disent que nos CV ne correspondent pas aux postes qui sont à pourvoir. Nous sommes surpris parce qu’on nous avait assuré que les postes à pourvoir concernent tous les domaines, sans exception. Si tel est le cas, nous pensons que nous avons été discriminés. Nous regrettons d’avoir fait le déplacement", déplorent-ils. Youssouf Camara a une maîtrise en géologie tandis que Kalilou Dramé possède une maîtrise en sociologie. Déçus de ne pas pouvoir s’inscrire, les deux jeunes diplômés sont rentrés chez eux.
Moussa Sangaré est, lui aussi, un sortant de l’ex-FSJE. Il était aussi venu déposer son CV, mais paraissait aussi pessimiste sur ses chances de décrocher un job. "La fois dernière, les organisateurs ont donné la priorité aux gens qui ont étudié à l’extérieur. Si tel est le cas cette année, je n’espère pas beaucoup sur le salon pour trouver un emploi", commente-t-il. Contrairement à Youssouf Camara et Kalilou Dramé, ce diplômé en droit des affaires est resté au salon pour assister à une conférence dont le thème était "Investissement et emploi au Mali : stratégie, secteurs porteurs et métiers de demain".

FAIBLE PARTICIPATION DES ENTREPRISES : Dans la salle des banquets du Centre international des conférences où étaient installés les stands des différentes entreprises participant au salon, l’affluence était timide. Pendant tout le temps passé sur place par notre équipe de reportage, les visiteurs étaient très peu nombreux. Cette faible affluence tient au fait que tout le monde n’avait pas accès à la salle, explique un membre de l’organisation en précisant que seuls les invités pouvaient entrer.
Cette explication se superpose à une autre, peut-être plus importante : la faible participation des entreprises cette année au salon. "Cette année, elles ne sont qu’une vingtaine. C’est bien en deçà de la première édition", reconnaît un autre membre de l’organisation.
Hier, certaines entreprises avaient déjà commencé à trier les CV. C’est le cas de Orange-Mali et de la Compagnie aérienne du Mali. "Nous avons reçu pour le moment une centaine de CV. Nous sommes en train de les examiner afin de sélectionner ceux qui correspondent aux postes à pourvoir qui concernent le commerce, le marketing, la technique informatique", a confié un agent avant d’ajouter que l’étape suivante consistera à mener un entretien avec les jeunes dont les CV ont été triés.
La CAM avait recensé plus de 50 CV à son niveau. "Nos postes à pourvoir concernent l’assistance de direction, l’informatique, le personnel navigant, les mécaniciens d’avion, les agent d’opération", a énuméré un agent de la compagnie.
C’est le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Mme Ba Hawa Kéïta, qui avait ouvert mardi le salon en présence de son homologue des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine, Oumar Hamadoun Dicko.

M. KÉITA et
Hélène BOURGON
Source:
L’Essor n°15894 du 15/02/2007

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *