Pour une approche multisectorielle de l’Education en Afrique

Ouagadougou, Burkina Faso (PANA) – Une conférence des acteurs du
secteur de l’éducation convoquée pour réfléchir sur les défis
éducationnels a recommandé la mise en œuvre d’une approche
multipartenaires globale comme option à privilégier pour trouver une
solution à la crise de l’enseignement et dont le rôle est crucial
pour le développement du continent.

Les participants, soit 80 acteurs issus d’horizons très divers,
notamment des représentants d’Organisations non-gouvernementales
(ONG), de syndicats d’enseignants, des employeurs, d’universités,
d’organisations de jeunes, de ministères et d’organisations
internationales, ont affirmé que les gouvernements, les parents,
le secteur privé, les organisations de la Société civile et les
élèves ont un rôle crucial à jouer dans le règlement de la crise
du secteur.

Ils se sont rencontrés à Ouagadougou, au Burkina Faso, pour une
conférence d’une journée, qui s’est tenue lundi, sous l’égide de
la Commission de l’Afrique, créée par le gouvernement danois en
avril 2008 dans le but d’aider à l’identification de nouvelles
stratégies susceptibles de stimuler la croissance et le
développement en Afrique, en prêtant une attention toute
particulière à la création d’emplois pour les jeunes.

Ils ont examiné sept domaines majeurs du secteur et sont ensuite
arrivés à la conclusion que ce dernier a besoin de ressources
supplémentaires pour prendre en charge les problèmes posés par
l’état de délabrement des infrastructures, le déficit
d’enseignants et autres handicaps.

Selon les acteurs, seules l’augmentation des crédits budgétaires
alloués par le gouvernement et l’implication du secteur privé,
des organisations civiles et des autres parties prenantes
pourront permettre d’améliorer la situation.

Les participants ont, par ailleurs, plaidé pour que l’éducation
soit plus prospective par l’adaptation du programme afin de
permettre aux élèves de bénéficier d’un enseignement formel et
non formel en mesure de les doter des capacités de mieux faire
face aux défis qui interpellent la société dans son ensemble.

Cette évolution devrait aussi permettre aux élèves de recevoir un
enseignement dans leur langue maternelle, de préférence à l’étape
de la formation, tandis que l’accent sera mis sur l’esprit
d’entreprise et la formation professionnelle visant à préparer
les diplômés à se lancer dans une activité professionnelle
indépendante.

Les participants à la conférence ont, par ailleurs, recommandé
l’application des Technologies de l’information et des
communications (TIC) dans le secteur éducatif ainsi que la
création de centres d’excellence.

Ils ont, en outre, plaidé pour la mise au point d’une synergie
dans le secteur afin de prévenir toute duplication et tout
gaspillage en ce qui concerne les efforts visant à obtenir une
meilleure implication des donateurs internationaux.

La conférence a également suggéré que l’enseignement et le
perfectionnement des compétences soient organisés en fonction des
besoins du secteur privé et de la société.

La rencontre faisait partie des cinq conférences thématiques
prévues par la Commission afin de consulter les acteurs africains
et de permettre à cette dernière d’élaborer un document
d’orientation qui sera ensuite soumis au gouvernement du Danemark
en 2009.

Les quatre autres conférences, qui seront convoquées autour des
thèmes Femmes et Emploi, Jeunes et Emplois, Changement climatique
et Création de la Croissance économique, sont respectivement
prévues à Maputo, au mois d’août, à Accra et Nairobi, au mois de
septembre et, enfin, à Kampala au mois d’octobre.

La conférence sur le défi éducationnel en Afrique a eu pour
maîtres d’œuvre trois membres de la Commission de l’Afrique, à
savoir le président de la Commission de la CEDEAO, le Dr Mohammed
Ibn Chambas, la représentante spéciale du Secrétaire général des
Nations unies au Liberia, Mme Ellen Margrethe Loj et le recteur
de l’Université d’Aarhus, au Danemark, le Dr Laurits Holm-
Nielsen.

La Commission, présidée par le Premier ministre danois, M. Anders
Fogh Rasmussen, compte d’autres personnalités parmi ses membres,
notamment le président de la République de Tanzanie, le Premier
ministre du Mozambique, le président de la Banque africaine de
développement (BAfD), le directeur général de la Banque mondiale
et des hauts représentants des Nations unies, de l’Union
africaine et de l’Union européenne.

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