Rentree des classes sur fond de polemique au Benin

Cotonou, Bénin (PANA) – La rentrée scolaire et universitaire
2007-2008 au Bénin, prévue le 17 septembre et reportée par un Conseil
extraordinaire des ministres, a effectivement eu lieu ce jeudi dans
tous le pays sur fonds de polémique, a constaté sur place la PANA.

Bien que présents dans les écoles, suite à l’appel de reprise du
Front syndical des trois ordres d’enseignement et en dépit du
déplacement du chef de l’Etat (habillé pour la circonstance en tenue
kaki) et de ses ministres dans certains établissements, les
enseignants n’ont réellement pas débuté les cours dans la plupart des
établissements scolaires sillonnés par la PANA.

Plusieurs difficultés empêchent l’effectivité de la reprise des
classes, notamment le manque ou la vétusté de salles de classe. Les
311 classes dont la construction a été confiée depuis janvier dernier
au Génie militaire pour une durée de deux mois, n’ont pas encore
été livrées.

La non-disponibilité, au niveau des écoles, des subventions dont le
déblocage de la première tranche de 3 milliards FCFA n’a été ordonné
que dimanche dernier par le chef de l’Etat, le manque criard
d’enseignants (les 4.000 recrutés en formation actuellement attendent
d’être affectés), le manque de mobiliers et de fournitures de
première nécessité indispensables à la reprise effective des classes,
sont, entre autres, les entraves à l’effectivité du démarrage des
cours

Mais le plus grand obstacle à la reprise des cours demeure l’appel au
boycott de la Confédération des syndicats des travailleurs du Bénin
(CSTB, centrale la plus représentative des travailleurs) dont les
membres ont marché dans tous les départements du pays pour exiger
la satisfaction de leurs revendications, notamment la suppression des
nouveaux programmes d’études.

Innocent Assogba, chargé de coordonner cette marche dans les
départements de l’Ouémé–Plateau indique qu’il n’est pas question de
reprendre les cours tant que le gouvernement ne fait pas preuve de
compréhension. “Cette marche débouchera sur une grève de 24 heures
vendredi, suivie d’un autre débrayage de 72 heures la semaine
prochaine jusqu’à la satisfaction de nos revendications”, a–t-il
martelé.

Au ministère de l’Enseignement primaire, de l’Alphabétisation et des
Langues nationales, les responsables se disent conscients de la
menace que constitue l’appel au boycott de cette centrale qui
pourrait se voir rejoindre par les autres qui n’ont donné qu’un
moratoire de trois (3) mois au gouvernement.

Pour bon nombre de parents d’élèves rencontrés ce jeudi, si la
rentrée a été sauvée de justesse, il reste à sauver l’année scolaire
qui est encore fortement menacée.

Dans un discours radio-télévisé mardi soir, le chef de l’Etat avait
déclaré que son gouvernement a consacré cette année 30 pour cent du
budget national au secteur de l’Education qui pourrait être porté à
35 voire 40 pour cent dans les prochaines années.

Le recrutement massif de plus de 4.000 nouveaux enseignants, la
prise de mesures incitatives allant dans le sens de l’amélioration
des conditions de vie et de travail des enseignants, notamment
l’augmentation de la prime spécifique d’enseignement de 8.000 à
10.000 FCFA pour compter de l’année 2008, sont, entre autres mesures,
prises par le gouvernement pour rendre effective la rentrée des
classes.

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