Rentree scolaire pour plus de 1,7 million d’ecoliers au Burundi

Bujumbura, Burundi (PANA) – Plus de 1,6 million d’écoliers du
primaire et 100.000 élèves du secondaire de l’enseignement public
ont repris le chemin de l’école lundi après deux mois de
vacances, a-t-on appris auprès du ministère de l’Education
nationale et de la Recherche scientifique à Bujumbura.

La rentrée s’est faite dans un contexte assez difficile à la fois
pour les parents, les enfants et les écoles.

Les prix des fournitures scolaires ont particulièrement fauché
les parents par une flambée sans précédent à la veille de cette
rentrée scolaire 2008-2009, même si un coup de main du
gouvernement est venu les soulager quelque peu, en offrant
gratuitement des cahiers à chaque écolier du primaire.

Le matériel scolaire gratuit est, là aussi, un don du
gouvernement ougandais entrant dans le cadre des appuis
extérieurs à la politique nationale de l’Education pour tous.

Les parents se sont débrouillés tant bien que mal pour trouver le
reste des fournitures scolaires comme les uniformes et les livres
scolaires dont les prix sont inabordables par ces temps
d’inflation galopante n’épargnant pratiquement aucun produit de
première nécessité dans le pays.

Du côté des directions provinciales de l’enseignement, les
complaintes fusaient lundi de partout au sujet de la
surpopulation des classes, du manque ou de la vétusté des
infrastructures ainsi que de la carence de ressources humaines
d’encadrement pédagogique et administratif.

Au sujet des infrastructures scolaires, le président Pierre
Nkurunziza a fait un effort personnel considérable en convoyant
des matériaux qui ont permis de construire 150 nouvelles écoles
primaires et secondaires dans les régions les plus nécessiteuses
au cours de ces deux derniers mois.

Concernant l’encadrement pédagogique, un effectif de 5.000
nouveaux enseignants du primaire et du secondaire serait
nécessaire pour faire fonctionner normalement les écoles.

Le chef de Cabinet du ministère de l’Education nationale et de la
Recherche scientifique, Venant Nyobewe, a suspendu le recrutement
de nouveaux enseignants aux disponibilités financières à allouer
au secteur de l’enseignement dans le budget 2009 de l’Etat
burundais.

Les écoles secondaires à système d’internat ont également ouvert
leurs portes dans l’incertitude des moyens de fonctionnement et
devront se contenter, en attendant les subsides de l’Etat, du
minerval des élèves pour tourner, leur a signifié le directeur de
Cabinet.

Du côté des partenaires de l’éducation, l’église catholique du
Burundi, elle, s’est plutôt souciée de la morale et la discipline
des enfants en berne depuis un certain nombre d’années, en leur
lançant un appel pressant à rompre avec les violences en milieu
scolaire.

L’année scolaire 2007-2008 a été marquée par des cas d’écoliers
indisciplinés n’hésitant pas à rouer de coups les enseignants
pour des raisons d’échecs scolaires imputables avant tout aux
apprenants.

Des cas de viols sur enseignantes, impliquant des écoliers
attardés, ont été également rapportés à longueur de l’année scolaire
2007-2008.

Un vent de “xénophobie” a également soufflé sur un certain nombre
d’écoles du pays où des enfants et des parents éhontés se sont
ligués pour violenter et déclarer “indésirables” beaucoup
d’enseignants originaires d’autres régions.

Les principaux syndicats enseignants ont appelé à des grèves
durant l’année scolaire écoulée pour protester contre les viols
et violences ainsi que les pratiques discriminatoires sans
précédent en milieu scolaire.

L’indiscipline, le manque de ressources humaines et matérielles
suffisantes ainsi que le mauvais encadrement pédagogique sont les
principaux facteurs explicatifs de la dégradation croissante de
la qualité de l’enseignement au Burundi, dit-on généralement dans
les milieux éducatifs à Bujumbura.

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