Rwanda – cinq bourses d’études pour 2010 – sur cinq mille demandes !

Le retour "fracassant" de la France

L’ambassade de France au Rwanda fait grise mine : personnel restreint, moyens limités… La tâche s’annonce ardue pour le nouvel ambassadeur, Laurent Contini.

Cinq mois après la reprise des relations diplomatiques entre la France et le Rwanda, et deux mois après l’arrivée du nouvel ambassadeur, Laurent Contini, l’ambassade de France à Kigali vivote avec des moyens indignes du nouvel esprit qui prévaut dans les relations entre les deux pays depuis la visite de Nicolas Sarkozy, en février. La plus petite ambassade de France en Afrique (après celle de Monrovia) ne compte que dix personnes, dont quatre Français, ce qui la place en queue de toutes les représentations de l’Union européenne dans ce pays encore largement francophone. Faute d’argent et de place (les locaux sont loués), elle sous-traite la délivrance des visas à l’ambassade de Belgique ; faute de crédits, elle n’a été en mesure de délivrer que cinq bourses d’études pour 2010 – sur cinq mille demandes !

Le montant de l’aide publique au développement allouée par la France au Rwanda est cette année de 2 millions d’euros, soit vingt fois moins que l’Allemagne, le Royaume-Uni ou la Belgique, et cent fois moins que les États-Unis. Quant à l’ambassadeur, il doit à l’intervention d’une personnalité tchadienne de passage – un proche de Claude Guéant – d’avoir pu remplacer par un 4×4 japonais son antique Peugeot de fonction, dont le compteur était bloqué.

Laurent Contini, qui disposait dans son précédent poste (Harare) d’un personnel trois fois plus nombreux, se bat comme un beau diable pour reconstruire le Centre culturel français avec l’aide de privés rwandais et d’un architecte italien. Sans l’aide de Paris, puisqu’une équipe du Quai d’Orsay en visite il y a peu avait recommandé de badigeonner d’une couche de peinture les murs des bâtiments, totalement décrépis, existants ! Réaction de la maire de Kigali, capitale en pleine modernisation : « Si vous faites cela, on vous exproprie. »

Par Jeune Afrique
30/04/2010

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