Sénégal – Situation de l’enseignement supérieur: L’Ansts en quête de remède

SITUATION DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR AU SENEGAL : L’Ansts en quête de remèdes

Face aux multiples crises qui secouent l’école sénégalaise, les acteurs du secteur discutent sur la problématique pour dégager des pistes de solutions.

La situation de l’Enseignement supérieur dans notre pays préoccupe l’Académie nationale des sciences et techniques du Sénégal (Ansts) qui, à travers une rencontre de deux jours, réfléchit sur le sujet. Introduisant le thème : « Situation de l’Enseigne-ment supérieur et ses exigences de qualité au Sénégal », le Pr Ahmadou Lamine Ndiaye a situé le début de la crise qui secoue les universités africaines, « une décennie après les indépendances ».

Une crise d’abord structurelle, ensuite connexe. Pour les causes structurelles, il a retenu trois facteurs. D’abord, la pertinence de la formation qui, à son avis, ne répondait plus ou peu au besoin de formation. « Alors que le débouché initial se saturait progressivement, les profils de formation sont restés les mêmes. Cela a tout naturellement conduit à une inadaptation, de plus en plus grande, de la formation à de nouveaux débouchés, à identifier et à prendre en compte », note-t-il.

Ainsi, « est née et s’est développée la notion de diplômés de l’Enseignement supérieur chômeur », indique le Pr Ndiaye. S’y ajoute le manque de structures dans le post-secondaire pour accueillir les flux des bacheliers qui accroît chaque année, notamment avec la multiplication des lycées de proximité. Ce qui impacte naturellement sur le taux de réussite, même des structures existantes comme c’est le cas à l’Université Cheikh Anta Diop où le taux d’échec reste élevé au premier cycle.

Causes connexes

Ensuite, il y a ce que le Pr Ndiaye appelle « la pénurie grandissante des ressources pour le financement des activités pédagogiques et de recherche ». Ce qui déteint sur les conditions de vie et de travail des enseignants. Enfin, il retient « la dérive des prestations sociales », c’est-à-dire les prestations en direction des étudiants et qui touchent essentiellement les bourses, le logement au sein des campus, la restauration, la couverture sanitaire.

« Avec la pénurie des moyens et une demande sans cesse croissante, le social a pris le pas sur le pédagogique », se désole-t-il, en soulignant que malgré toutes les sommes consacrées à ces prestations sociales, les bénéficiaires sont loin d’être satisfaits quantitativement et qualitativement.

Parlant des causes connexes, il a déploré, entre autre, la politisation très poussée de l’espace académique. Voulant éviter toute confusion, il a déclaré : « on ne peut pas reprocher aux étudiants et aux enseignants de s’engager activement dans la vie politique (…). Ce dont il s’agit, c’est de faire la part des choses ». Les conséquences sont évidemment catastrophiques. Elles ont pour noms : massification, détérioration continue des conditions de vie et de travail, de la qualité de la formation, la fuite des cerveaux. Ainsi, sur tous ces problèmes, les participants vont dégager des pistes de solutions pour une stabilité et une efficacité du système éducatif sénégalais.

Mamadou GUEYE
30/03/09
Source: http://www.lesoleil.sn

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