Un plan onusien fait bondir l’inscription a l’ecole au Ghana

Par Kennedy Abwao, envoyé spécial de la PANA

Bonsaaso, Ghana (PANA) – Quand les dirigeants africains se
réuniront à Yokohama, au Japon, pour discuter des progrès de
développement du continent dans le courant de ce mois, le Ghana
présentera des résultats tangibles sur ses propres progrès effectués
dans le cadre de la réduction de la misère.

Quelques mois après le démarrage de son propre Projet de villages
du millénaire financé par les donateurs, le président du Ghana,
John Kufuor, défendra l’idée qu’il convient de fournir “un soutien de
qualité pour les initiatives nouvelles et résolues de lutte contre la
pauvreté” pour aider l’Afrique à sortir de la pauvreté.

Pendant des années, les habitants de la localité de Bonsaaso,
dans la région Ashanti, n’avait jamais goûté aux fruits du
développement réel, jusqu’à récemment, avec l’introduction d’un
projet visant à améliorer les conditions de vie des communautés
planteuses de cacao de la région.

Elizabeth Yeboah, une fillette de 10 ans, vivant dans la localité
traditionnelle d’Aboubosi, dans la région Ashanti, a vu sa vie
d’écolière changer positivement.

La gaieté qui transparaît dans sa voix alors qu’elle est debout
devant le chef Aboabosi, Nana Dapaah Siakwan et une poignée de
membres du conseil des anciens, pour raconter comment la vie a changé
pour de nombreux enfants qui vont à l’école au Ghana, traduit à quel
point la faim avait empêché de nombreux enfants en âge d’aller à
l’école d’accéder à une éducation.

“Il y a beaucoup d’avantage maintenant à aller à l’école” a déclaré
Yeboah. “On nous donne des haricots, des oranges, des melons et du
gari, du manioc frit, servi avec du ragoût de boeuf”.

L’Organisation des Nations unies (ONU) estime que l’Afrique comprend
la plus grande proportion de populations vivant dans l’extrême
pauvreté, une situation essentiellement exacerbée par les défis
géographiques et écologiques tels que la faible productivité
agricole, le lourd fardeau de la maladie, et les coûts de transport
élevés.

Toutefois, il existe un espoir pour les quelque 30 000 habitants
de Bonsaaso, un des dix sites sélectionnés comme Villages du
millénaire à travers l’Afrique, d’expérimenter un certain nombre
de mesures qui pourraient radicalement accélérer la guerre de
l’Afrique contre le sous développement et la pauvreté.

“Quand ce projet a commencé, nous ne le comprenions pas clairement et
comment il fonctionnerait. Mais quand nous avons vu comment les
questions agricoles, d’éducation et de santé ont été abordées, nous
avons finalement compris” a déclaré Nana Siakwan.

Selon les spécialistes, le taux de recrutement à l’école à Bonsaaso a
presque doublé depuis l’introduction du programme de cantines
scolaires. Il a augmenté de 35% durant les six premiers mois.

“J’ai des jumeaux qui ne voulaient jamais aller à l’école,
aujourd’hui ils se précipitent à l’école à cause de la
nourriture”, explique l’épouse de Nana Siakwan, entourée des deux
garçons âgés de 12 ans.

Nana Siakwan affirme que le programme de cantine scolaire a fait
bondir l’inscription scolaire tandis que la santé des élèves
s’est améliorée parce que les salles de classe sont en meilleur
état et la contamination par la poussière a été réduite.

Le Projet du millénaire a également amélioré la vie des villageois.

“Nous n’avons plus besoin de transporter les femmes enceintes
parce que l’hôpital est maintenant à côté, mais nous avons besoin
d’un docteur. Sans le projet du millénaire, nous n’aurions jamais
connu ces avantages”, a reconnu Nana Siakwan.

En 2006, le Programme des Nations unies pour le développement,
(PNUD) avec le concours du Japon a expérimenté cette initiative
très originale, qui propose un modèle permettant de venir à
bout de la pauvreté en utilisant une série d’interventions dans
les secteurs de la santé, de l’éducation et de l’agriculture.

Le projet a été introduit dans 10 villages parmi les plus pauvres
du Ghana, en vue d’accroître la production agricole des fermiers,
de stimuler les taux d’inscription scolaire et de renforcer la
commercialisation des cultures vivrières et cultures de rente
produites localement.

Le Japon a octroyé le financement pour la recherche concernant
les interventions et technologies appropriées qui pourraient
aider le Ghana à accroître son taux de scolarisation, tout en
aidant les fermiers à vendre leurs produits à des taux rentables.

Pour les élèves de Bonsaaso, la réunion du 28 mai au Japon
devrait déterminer si le programme de cantines scolaires
récemment introduit pourrait s’étendre au-delà de 2010, avec
l’ensemble des services destinés à améliorer leur vie.

“Le projet vise à éliminer l’extrême pauvreté et la
malnutrition”, a expliqué Samuel Asra Afram, le responsable du
Projet des villages du millénaire au Ghana.

Selo, M. Afram, une subvention du gouvernement du Japon gérée par
le PNUD a servi à nourrir 900 élèves dans différentes écoles de
Bonsaaso, bien que 1 320 enfants dans 22 écoles primaires aient
besoin d’être nourris à l’école afin de les encourager à rester.

“Nous pensons que nous pouvons avoir un impact sur l’extrême
pauvreté en investissant dans les fourneaux de cuisine consommant
peu d’énergie et dans les écoles”, a ajouté M. Afram.

Le projet de villages du millénaire du Ghana a ramené des
centaines d’enfants en âge d’être scolarisés qui étaient restés à
la maison ou laissaient tomber l’école pour se mettre en quête de
nourriture.

Le projet des villages du millénaire a introduit un nouveau
concept de développement dans les districts les plus pauvres du
Ghana comme Amansie West. Une zone riche en minerais qui abrite
un site d’exploitation illégale d’or et de diamant. La région a
été longtemps négligée.

Dans le village de Watreso, dans la localité de Bonsaaso, le
projet de Village du millénaire a permis de remettre sur pied le
centre de santé local.

Rita Adjei, l’infirmière du village, constate que malgré la
baisse des cas de paludisme, les cas de malnutrition ont augmenté
récemment.

“Les enfants âgés de moins de cinq ans sont attaqués plus par la
diarrhée que le paludisme”, a-t-elle dit à la PANA.

L’accès à l’eau potable reste un grand problème pour la majorité des
populations africaines. L’infirmière attribue la réémergence de la
diarrhée à la consommation d’une eau impure et à la malnutrition.

400 000 personnes dans 79 villages africains ont bénéficié
d’initiatives similaires initiées en premier par l’ONU. Au Ghana, les
enfants de la région forestière marchent sur de longues distances à
la recherche d’eau tandis que plusieurs autres sont victimes de la
malnutrition.

Le Japon a tenu une série de réunions avec les dirigeants politiques
africains dans le cadre du forum de la Conférence internationale de
Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD) destinées à accroître
les partenariats politiques avec les Etats
africains concernant l’éradication de la pauvreté.

Le Japon est l’un des plus importants financiers du projet de
villages du millénaire qui commence lentement à transformer le
visage de la région Ashanti, riche en cacao, une zone vaste mais
peu peuplée qui jouit maintenant des fruits d’un partenariat
international.

Leave a Reply

Your email address will not be published.