CV : on arrête les bêtises !

À force d'entendre dire que le CV se doit d'être original pour séduire, certains se lâchent. Et envoient un CV de 24 pages, une photo de leur chat, joignent une lettre de leur maman ou le dossier médical de toute la famille, utilisent du papier bleu avec des petits oursons, précisent que vendredi, samedi et dimanche, ils ne travaillent pas pour cause de « drinking time ». Voici quelques perles du bêtisier fourni par le site spécialisé dans le recrutement en ligne CarreerBuilder.

Les 757 recruteurs interviewés en Europe ont relevé une pleine hotte de sottises : un CV écrit en vers, un autre où seuls figurent le nom, le numéro de téléphone du candidat et la phrase « je veux du travail », un troisième disant avoir été « client mystère » mais sans révéler le nom de son employeur « parce que c'est un secret » ou encore le dressage de lions mentionné comme hobby. Aux États-Unis, où la maison mère de CarreerBuilder a posé la même question, les employeurs ont encadré le CV d'un candidat citant Dieu comme référence à contacter, mais sans numéro de téléphone, un autre affirmant être un descendant des Vikings, ou enfin celui ayant mentionné « maître du temps et de l'univers » comme expérience professionnelle.

Ce n'est pas parce que les recruteurs passent en moyenne entre 45 secondes et 1 minute à lire un CV qu'il faut partir dans des délires pour attirer son attention. « Les critères sont extrêmement précis pour chaque poste et chaque entreprise. On cherche à savoir si la maîtrise de tel logiciel est assurée, quelles motivations président au choix des stages, etc. C'est pourquoi la créativité dans la forme est toujours un risque car elle demande au recruteur un effort supplémentaire qu'il juge insupportable », livre Florence Lebret, chargée de projet RH chez Catalina. Elle a récemment reçu un CV à l'italienne (format horizontal) « complètement idiot puisqu'on se tord le cou pour le lire sur écran ! », mais aussi des fioritures, une typo aux couleurs criardes ou changeante au gré des rubriques, mélangeant gras et italique à foison. « Les candidats ne se rendent pas compte qu'on décrypte beaucoup d'éléments sur leurs goûts et leur personnalité dans leur CV. Leur degré de sincérité et d'authenticité aussi. Même leur organisation mentale transparaît selon la façon dont ils hiérarchisent leurs compétences, leurs expériences et leurs qualités. »

Faute majeure à éviter : le mensonge. En France, 1 employeur sur 10 dit avoir découvert un mensonge sur un CV durant l'année passée. L'erreur la plus fréquente ? L'absence totale de personnalisation pour le poste. « Les employeurs reconnaissent le spam à des kilomètres, donc vous devez absolument adapter votre CV à chaque poste et rendre vos compétences pertinentes pour chaque employeur », explique Frédéric Woldanski, directeur général de CarreerBuilder en France. Mentionner les réussites spécifiques aide aussi l'employeur à avoir une meilleure idée de ce que vous pouvez apporter à l'entreprise. C'est donc quasiment un CV différent – pas trop long – qu'il faut envoyer à chaque candidature, en évitant toute faute d'orthographe… rédhibitoire, sans oublier de l'accompagner d'une lettre de motivation.

« Tout CV est malheureusement suspect. On cherche à décrypter pourquoi ci pourquoi ça. Tout a du sens. On comprend pourquoi c'est si dur de trouver un travail », reconnaît Florence Lebret. Évidemment, rares sont les personnes qui recherchent un poste et qui, délibérément, se mettent elles-mêmes des bâtons dans les roues. Mais comme il n'est pas impossible que vous vous dévalorisiez sans même vous en rendre compte, restez vigilant. L'idéal ? Sobre dans le décor, lisible et cohérent sur le fond. Car, ne l'oubliez pas, l'entreprise cherche d'abord chaussure à son pied…

Source : La Tribune.fr – 25/03/2011

Par: Sophie Péters

 

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