L'ambassade du Cameroun à Beijing (Chine), dans un communique publié le 27 mai 2011, a annoncé à la communauté boursière camerounaise de ce pays l'arrivée de 12 mois de compléments de bourses représentant une partie des arriérés dus.
Cette annonce intervenait après un autre communiqué, au début du même mois, signé du ministre de l'Enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo, affirmant curieusement que tout ce qui devait être payé en 2010 l'avait été, y compris pour ses compatriotes apprenants de l'Empire du milieu qui, l'an dernier, ont perçu au total 87,840 millions de Fcfa.
Il rassurait également de ce que l'argent de 2011 était débloqué et allait leur parvenir incessamment. Ce remue-ménage intervenait au lendemain de l'annonce d'un mouvement d'humeur de ces 150 jeunes, qui indiquaient n'avoir pas perçu le complément de leur bourse d'études de la part du gouvernement camerounais depuis 24 mois, soit 80.000 Fcfa par mois et par personne.
Pour l'Association des étudiants camerounais de Chine, la nouvelle annonce représente «les calmants dans l'attente du sérum» : «Nous prenons acte du 'geste' du Minesup, écrivent-ils dans une réaction publiée hier, mais le silence autour du payement du reste des 12 mois ne nous rassure guère.
Etant donné que la non-régularité des payements, tels que prévu dans les textes, est le noeud du problème au départ, nous considérons que la cause de nos griefs reste intacte et nous continuerons la lutte pour que, même à l'avenir, nos camarades, après nous, ne viennent pas vivre la même galère.»
Calculette en main, ils indiquent qu'une suite arithmétique laisse paraître qu'ils risquent de se retrouver, dans ce cas, en juin 2012, avec une note de 13 mois sur 25 ou même 0 mois sur/25. Et ce n'est pas tout. Pour eux, ces irrégularités ne sont pas que quantitatives mais aussi qualitatives avec des filières assignées inconnues, oubliées ou mal classées.
«Nous nous demandons si on sait, au ministère [Minesup], quelles études mènent vraiment les étudiants. En somme, bien des incohérences qui cachent mal un travail fait en catimini ou mieux le manque de suivi et le peu de cas qu'on fait de nous.»
«Devrons-nous donc toujours recourir aux grèves, préavis de grève, projets de grève de la faim et autres manifestations pour rentrer en possession de ce qui nous revient de droit ?» s'interrogent-ils.
En définitive, ils exigent le payement total de leurs arriérées, soit 12 mois, la régularité trimestrielle de payement telle que prévue par les textes, l'éclaircissement du «mystère» sur les indemnités de transport aux étudiants finissants et leur payement effectif, mais aussi la rectification des listes et le payement des trimestres manquants aux étudiants concernés.
Pour les protestataires, si ces points demeurent irrésolus, le mouvement de grève à l'ambassade de Beijing, comme prévu, aura lieu dès juillet 2011 «si c'est toujours ce qu'il faut pour que les autorités résolvent, une bonne fois pour toutes, ce problème qui est un fardeau inutile» pour eux.
Source: http://www.quotidienmutations.info/
9 juin 2011
