EMPLOI – Lutte contre le chômage en Afrique : Des formations de qualité, un antidote efficace

Les Etats africains doivent veiller à ce que leurs étudiants reçoivent des formations de qualité en vue de pouvoir s’ouvrir les portes de l’emploi et ainsi mettre un terme au chômage des jeunes diplômés. Cette proposition émane de la présidente de la fondation de l’Université de l’emploi qui a procédé ce samedi à la remise de distinction aux majors dudit établissement scolaire.

Avec 30 % de sa population, l'Afrique enregistre le taux de chômage des jeunes le plus élevé au monde. Une statistique qui, à elle seule, ne suffit pas à cerner le fond du problème. En effet, selon les recherches menées par des universitaires, le nombre réel de chômeurs âgés de 18 à 29 ans pourrait s'avérer nettement plus élevé, car de nombreux jeunes déscolarisés et sans activité professionnelle n'étant pas pris en compte dans les statistiques du fait qu'ils ne cherchent pas de travail. 

Les jeunes hommes habitant dans le monde rural, notamment, sont très désavantagés sur le marché du travail, et nombre d'entre eux connaissent une situation d’emploi sous forme de main-d’œuvre (dans les rares usines qui ont su résister à la crise économique) ou ne travaillent pas du tout. ‘Alors que le chômage a atteint des chiffres supérieurs à 10 % tout au long des dix dernières années ou presque, s'atteler à résoudre ce problème est le grand défi qui se pose aujourd'hui au niveau des écoles de formation professionnelles’, a déclaré la présidente de la fondation de l’université des entreprises, Mariama Coulibaly, ce samedi, lors de la sortie de la célébration des Majors de ladite université. ‘C'est un énorme problème qui n'a pas de solution simple’, estime-t-elle.

Cependant, elle soutient que ‘de nouvelles perspectives sont en cours dans certains Etats de l’Afrique de l’Ouest notamment dans les écoles de formations professionnelles établies au Burkina Faso, au Mali, au Sénégal entre autres, qui s'efforcent de mettre à jour les grandes tendances de formation qui peuvent intéresser le marché de l’emploi et de l'intégration sociale chez les jeunes’.Ce travail, selon elle, a nécessité la mise en œuvre d'approches pilotes, la collecte de données et le développement d'un nouvel instrument pour mesurer l'intégration des jeunes sur le marché du travail et dans la vie sociale.

Ces travaux de recherche ont montré que le chômage et le sous-emploi pénalisent fortement les jeunes, les contraignant souvent à attendre pendant plusieurs années avant d'obtenir un logement décent, de pouvoir se marier et avoir des enfants. En somme, la présidente de la fondation de l’Université de l’entreprise estime que la baisse du taux de mariage chez les jeunes s’explique par la rareté des emplois.

Par ailleurs, en mentionnant les raisons, elle explique la persistance de ce taux de chômage élevé par ‘une croissance économique qui n'est pas à la hauteur du potentiel de la région, l'incapacité de la plupart des pays à saisir les nouvelles opportunités technologiques. Et aussi une éducation de qualité médiocre en dépit des progrès remarquables accomplis dans les chiffres de la scolarisation primaire et secondaire, et l'inadéquation qui existe entre l'offre et la demande de compétences’.

D’après Mariama Coulibaly, dans le monde actuel, la compétitivité repose sur l'existence d'entreprises qui emploient une main-d'œuvre formée et qualifiée sur le plan technique, capable d'adopter de nouvelles technologies et de vendre des articles sophistiqués. ‘D'où l'importance cruciale de disposer de compétences cognitives de haut niveau, ainsi que de compétences non cognitives’, a précisé Mariama Coulibaly. ‘De plus en plus, les pays africains doivent s'efforcer de trouver des solutions pour améliorer la qualité de l'éducation, stimuler l'innovation et fournir aux jeunes des compétences adaptées aux besoins du marché’, suggère la présidente de la fondation de l’Université de l’entreprise.

Paule Kadja TRAORE

http://www.walf.sn

25/07/2011

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