SENEGAL – Lutte contre le chômage : Oser entreprendre pour conquérir le marché de l’emploi

Le Forum du 1er emploi est un rendez-vous privilégié pour les jeunes diplômés en quête d’un premier contrat. Mais face au resserrement du marché du travail, les organisateurs les invitent à  oser entreprendre.
Le Mouvement des entreprises du Sénégal (Meds) organise depuis hier, à Dakar, la 11ème édition du Forum du 1er emploi, une rencontre annuelle qui vise à créer un cadre interactif entre recruteurs et demandeurs d’emplois. Selon Mbagnick Diop, président du Meds, l’idée est de permettre à ces derniers d’avoir le contact direct avec les chefs d’entreprises à la recherche de ressources humaines de qualité.

De fait, dans un contexte de chômage massif chez les jeunes, aggravé par la crise économique mondiale, les nouveaux diplômés qui arrivent sur le marché du travail, sans expérience, rencontrent d’énormes difficultés.  La raréfaction de l’emploi, le manque d’informations, l’inadéquation entre la formation et les besoins du marché, le manque de préparation des jeunes pour approcher les entreprises, sont entre autres préoccupations. Face à tous ces obstacles, le président du Sénat, Pape Diop, qui présidait la cérémonie officielle, a invité les jeunes diplômés à avoir « l’audace » d’entreprendre et à s’armer de patience et d’endurance. « Vous devez refuser d’être uniquement des demandeurs d’emplois ; osez entreprendre », leurs a-t-il lancé.  Aussi, poursuit-il : « il est temps que les jeunes africains prennent le même chemin (la création d’entreprises) que ceux du reste du monde ». Pour Mbagnick Diop, il faut aussi que l’Etat facilite aux jeunes diplômés l’accès aux moyens de production et aux crédits.

Le succès repose aussi sur un « socle de valeurs inspirées de la liberté » (d’entreprendre), estime Moustapha Guirassy, ministre de la communication et porte parole du gouvernement. « Trop souvent, nous tuons le talent en mettant en avant le diplôme (au détriment du savoir-faire) ou parce que les conditions ne sont pas réunies pour la liberté d’entreprendre », regrette-t-il. Mais au-delà de ce nécessaire auto-emploi des jeunes, c’est toute la politique d’éducation et de formation qui doit être revue et réadaptée aux besoins du marché du travail afin de rendre les jeunes diplômés plus attrayants pour les entreprises, estime le président du Meds.

Le défi, explique Mbagnick Diop, c’est de « repenser complètement le modèle de nos politiques macroéconomiques et faire de la création d’emplois de qualité et de l’’auto-emploi, un objectif central de la politique macroéconomique en même temps qu’une forte croissance, une inflation faible et des politiques budgétaires équilibrées ».  Il faut souligner que l’Etat du Sénégal a tenté, à travers différentes initiatives (Agence nationale pour l’emploi des jeunes, l’Office pour l’emploi des jeunes de la banlieue, etc.), d’enrayer le chômage des jeunes. Sans grand succès pour le moment. La dernière initiative gouvernementale est la création, il y a quelques semaines, d’un Haut conseil de l’emploi et de la formation qui ambitionne de créer un millions d’emploi d’ici trois ans.

Seydou KA

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13/12/2011

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