SENEGAL – Le spectre de l’année blanche: Crises cycliques et pic de 2012

L’école sénégalaise est secouée, ces dernières années, par des grèves répétitives. Si, ce ne sont les enseignants qui boudent la craie et tournent le dos aux salles de classes, ce sont les potaches qui désertent les tables bancs. Ainsi, de 1988 à nos jours en passant par 1994, le Sénégal a connu une année blanche mais aussi une année invalide. Lesquelles ont porté un sérieux coup aux étudiants et élèves, mais aussi à l’enseignement d’une manière générale.

L’école sénégalaise n’a jamais autant été secouée par une grève qu’en 1988, qui, il faut le rappeler coïncidait avec une année électorale. Au tout début, les élèves étaient en grève pour revendiquer l’annulation des sanctions sur quelques uns de leurs camarades. S’y ajoute la ferveur des élections qui a très vite fait de basculer les écuries politiques vers l’université et les écoles. L’arrestation d’hommes politiques n’a eu d’autre effet que jeter l’huile sur le feu. Ainsi, une jonction entre élèves et étudiants de Dakar a permis la mise en place d’un vaste mouvement de contestation dirigée par la coordination des étudiants et élèves de Dakar. Ils exigeaient, entre autres, la levée de l’état d’urgence, la libération des chefs politiques et la restitution au peuple de l’ensemble des libertés. Pour Mamadou Diop «Castro», «l’année blanche a été décrétée d’une manière unilatérale par le Gouvernement après les agitations post – électorales». Les origines réelles de cette année blanche étaient plus politiques qu’autre chose.Par contre, en 1994, les revendications des étudiants portaient entre autres sur le versement de 250.000 Fcfa pour les non-boursiers, afin de bénéficier des services du Coud, la privatisation des restaurants universitaires et un examen d’entrée à l’université sans compter l’augmentation de 50% du taux de la bourse …

Pour cette année, l’espoir de retrouver les salles de classe s’amenuise. Elèves et étudiants ne savent plus à quel saint se vouer. A moins de deux ou trois mois des examens ou de la fin de l’année, les élèves et étudiants commencent à perdre grand espoir. La situation est d’autant plus alarmante que les enseignants eux-mêmes, les parents d’élèves, semblent ne plus avoir le moindre espoir de voir sauvée l’année scolaire et universitaire qui est pratiquement compromise. Le système éducatif, dans son ensemble, se trouve paralysé suite aux mots d’ordre de grève sans cesse décrétés et renouvelés par les enseignants. Les doléances de ces derniers, dans l’ensemble, tournent essentiellement, entre autres points, sur des questions concernant le respect scrupuleux des accords antérieurement signés avec le gouvernement, l’amélioration de leurs conditions de travail, l’octroi d’indemnités et autres émoluments liés à leurs statuts, le recrutement d’enseignants formés, la construction et la livraison d’infrastructures fonctionnelles.

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