France : les classes prépa pourraient devenir payantes

Antichambre des plus hauts postes de l’Etat et souvent des plus hauts revenus, le système si particulier des classes prépa qui n’existe qu’en France pourrait bien devenir payant dès la rentrée 2013. Filière très coûteuse pour l’Etat, la prépa ne demande généralement aucun frais d’inscription aux étudiants.

Les classes préparatoires vont-elles devenir payantes ? C’est en tout cas une piste qu’envisagerait l’entourage de la ministre de la Recherche et de l’Enseignement supérieuse, Geneviève Fioraso, selon le site du quotidien Le Monde. Une possibilité qui ne concernerait que les élèves non-boursiers des filières économique – ou « prépa HEC » – et scientifique, les élèves des prépas littéraires devant déjà s’acquitter d’une inscription à l’université. L’information n’a rien d’officiel, puisqu’elle a été démentie par un membre du cabinet de la ministre qui assure au Figaro qu’aucun chantier interministériel n’a été ouvert sur le sujet. « Aucun groupe de travail n’est mobilisé autour de cette question. La fin de la gratuité des prépas n’est qu’une piste de réflexion parmi d’autres ». Néanmoins, pour l’Etat, en grand besoin de financement, serait prêt à mettre à contribution les élèves de ces prépas aux formations d’excellence.

Filières typiquement françaises, les prépas sont onéreuses pour l’Etat et ne reçoivent aucune contrepartie des étudiants passant par ce cursus, puisqu’elles sont dispensées dans les lycées publics du secondaire. Le gouvernement envisagerait de demander 181 d’euros d’inscription en début d’année, sur le modèle des étudiants de licence, ce qui pourrait permettre d’amasser 9 millions d’euros. Si la mesure est étendue aux prépas pour entrer en BTS, la somme s’élèverait à 25 millions d’euros.

Une meilleure justice sociale

Cette mesure, si elle est appliquée, toucherait environ 79 000 étudiants, dont 51% sont enfants de cadres et de professions intellectuelles supérieures, contre seulement 6,3% enfants de parents ouvriers. L’Etat, qui dépense en moyenne 5 000 euros de plus pour un élève de classe prépa que pour un étudiant d’université, pourrait ainsi uniformiser son offre et justifier plus facilement la gratuité de grandes écoles publiques comme Polytechnique ou l’ENS.

Les fédérations de parents d’élèves sont elles plus mitigées, avançant les problèmes de logement pour un étudiant et le coût élevé des concours post-prépa. La FCPE préfère même parler de refonte du système pour imposer à nouveau la gratuité de l’école plutôt qu’imposer des frais supplémentaires pour mettre toutes les études post-bac au même niveau.

Laure Gamaury

Le Monde

 

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