Enquête sur le système éducatif national – Les Marocains de plus en plus déçus

L’insatisfaction des Marocains vis-à-vis du système éducatif se confirme de plus en plus. L’enquête réalisée par Averty Market Research & Intelligence conforte l’existence de nombreux obstacles, éloignant les établissements scolaires et universitaires nationaux des attentes des Marocains.

La récente enquête effectuée par Averty Market Research & Intelligence, institut d’enquêtes et de sondages d’opinions, fait état d’une “insatisfaction générale assez élevée” de la population sondée vis-à-vis du système éducatif national.

L’institution spécialisée a rendu publics les résultats de son enquête en ligne, réalisée auprès de 1.109 personnes pendant le mois de septembre 2012, dans 38 villes (essentiellement Casablanca, Rabat et Marrakech).

Un panel constitué principalement d’étudiants (29%), de cadres (18%) et d’employés (8%) a répondu aux questionnaires, dont 54% de moins de 24 ans et 37% entre 25 et 39 ans.

L’échantillon interrogé comprend des Marocains issus des établissements publics et privés effectuant ou ayant effectué leurs études au Maroc ou à l’étranger.

Plan d’urgence et réformes

Concernant le plan d’urgence de l’Éducation nationale, 91% pensent qu’il n’a pas porté ses fruits. Le ministre de tutelle, Mohammed El Ouafa, avait d’ailleurs fait savoir, dès juillet dernier, que le bilan de ce programme était loin des objectifs escomptés.

L’enquête a aussi relevé que 78% des répondants ont exprimé leur désaccord concernant la suppression de la gratuité des études supérieures. Une décision prise par Lahcen Daoudi, ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la formation des cadres, dans le cadre d’une réforme du système universitaire, et qui devait figurer dans la loi de finances 2013.

Concernant le cursus avant le baccalauréat, les personnes interrogées dont 79% ont étudié dans des écoles publiques marocaines se sont dites à 56% satisfaites de cette formation.

Quant aux études supérieures, parmi les sondés effectuant ou ayant effectué leur formation au Maroc, 58% ont dit être insatisfaits. Contrairement à 99% des répondants effectuant ou ayant effectué leurs études à l’étranger, qui s’estiment eux, satisfaits de leur formation.

Pour les sondés, les seuils requis pour l’inscription représentent la contrainte majeure d’accès à la formation souhaitée. Ainsi, 66% des répondants n’ont pas accédé à l’établissement dans lequel ils souhaitaient faire leurs études supérieures, à cause de cet obstacle. Les contraintes matérielles (28%) et l’échec au concours d’admission (27%) constituent les autres facteurs qui empêchent les étudiants de choisir la formation qu’ils souhaitent.

Pour une meilleure éducation

Les sondés n’ont pas manqué de faire des suggestions pour l’amélioration du système éducatif national. En somme, ils recommandent de “revoir le programme scolaire, recruter des enseignants à la hauteur, mettre en place un plan d’éducation à l’écoute du marché de l’emploi, … ”

Des recommandations qui vont dans le sens des suggestions faites par les professionnels du secteur privé, à la suite du discours du roi Mohammed VI du 20 août dernier, demandant une complémentarité entre le public et le privé.

Jalil Loukili, directeur général du groupe EFET de Casablanca affirmait, dans un dossier du journal aufait sur l’enseignement paru le 18 septembre, que “aujourd’hui, il faut dire que les institutions de formation publiques n’arrivent pas, à elles seules, à accueillir le flux important des jeunes qui souhaitent poursuivre leurs études supérieures.”

“Il serait donc légitime de prévoir, dans le futur, le développement des partenariats entre les responsables des deux secteurs, pour un partage réussi de l’expertise de chacun, afin d’assurer une formation de qualité et doter le marché de l’emploi des compétences adéquates.”

Jalil Loukili, directeur général du groupe EFET de Casablanca

Mustapha Faiq, directeur général d’Orientation Carrefour, société spécialisée dans l’orientation, soutenait, quant à lui, que “le problème de l’enseignement au Maroc, c’est qu’on n’est pas encore parvenu à lui donner un sens; c’est-à-dire définir ce que nous attendons de l’école comme produit.”

Il suggérait donc “d’identifier nos moyens humains et financiers, de respecter la régulation et la déontologie du métier, tout en nous ouvrant réellement sur notre environnement économique, politique et social.”

Salma Raiss
http://www.aufaitmaroc.com
18/10/12

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