BOURSES D’ETUDES – Revendications des étudiants nigériens au Maroc

Depuis ce matin un groupe d’étudiants assiègent les locaux de l’ambassade de la république du Niger au Maroc, ils revendiquent l’amélioration de leur conditions de vie notamment l’augmentation de l’aide sociale et de la bourse nationale.

Venus étudier au Maroc via une bourse de coopération offerte à tous les pays d’Afrique occidentale, les étudiants du Niger se trouvent être les plus misérables du lot d’étudiant. En effet la bourse de coopération telle que présentée par les autorités marocaine en charge de la gestion de la bourse n’est qu’une bourse d’entretien d’un montant mensuel de 750.000 dirhams soit 45.000FCFA. Selon les clauses de la coopération en dehors de cette allocation toutes les charges inhérentes à la poursuite des études au Maroc sont à la charge de l’étudiant. Cette allocation est très loin de permettre aux étudiants de couvrir leur besoin, notamment loyer, restauration, fournitures scolaires et autres. En effet dans toutes les villes du Maroc les loyers coûtent excessivement chers. Dans des villes comme Casablanca, Rabat et Marrakech où les étudiants sont fortement représentés les prix d’un loyer décent varient entre 300 à 500 Euros par mois. Le revenu mensuel des étudiants y compris l’aide sociale est de 60.000 FCFA soit environ 1.000 Dirhams ce qui est loin de leur permettre de couvrir leur besoin parfois vitaux.

Dans le but d’améliorer les conditions de vie des étudiants, les différents bureaux de l’ANEM n’ont cessé de multiplier dossiers revendicatifs et entretiens avec les autorités nigériennes pour tenter de résoudre les problèmes rencontrés par les étudiants nigériens au Maroc. En somme de 2009 à 2013 trois dossiers revendicatifs ont été rédigés et envoyés aux autorités nigériennes avec une explication dans les moindres détails des conditions misérables dans lesquelles vivent les étudiants nigériens, pourtant choisis selon le critère de mérite pour poursuivre leurs études au Maroc. Une commission de revendication mise en place en 2012 s’est entretenue en Août dernier avec le directeur de l’ANAB, les conseillers du ministre de l’enseignement secondaire, supérieur et de la recherche scientifique et enfin avec le ministre de l’enseignement supérieur lui-même à ce propos. Malgré toutes ces tentatives « diplomatiques » aujourd’hui encore l’étudiant nigérien reste toujours dans la même situation de précarité financière.

Voici le contenu de leur déclaration.

Nous étudiants nigériens au Maroc :
– Regrettons avec amertume l’indifférence des autorités nigériennes aux conditions de vie défavorables que nous menons au Maroc.

  • – Réaffirmons l’insuffisance de la bourse de coopération à couvrir nos besoins vitaux.
  • – Constatons que l’aide sociale dont le montant forfaitaire est fixé par arrêté ministériel ne tient nullement compte du niveau de vie au Maroc.
  • – Rappelons que les bourses de coopération sont un moyen de culture de l’excellence.
    – Regrettons qu’au nom du mérite et de l’excellence nos parents soient obligés de supporter les charges inhérentes à la poursuite de nos études.
  • – Rappelons que la plupart des boursiers de la coopération sont des fils et filles de modestes citoyens nigériens s’acquittant convenablement de leurs impôts et taxes.
  • – Regrettons que la bourse de coopération marocaine dont l’obtention devrait être uniquement sur la base du mérite soit basée sur la capacité de la famille de l’étudiant à lui assurer ou non des transferts financiers.
  • – Regrettons la baisse des liens affectifs qui nous lient à nos familles par l’absence des billets de rapatriement au moins une fois durant notre cursus.
  • – Rappelons aux autorités nigériennes que d’autres pays de la sous-région bénéficient également de cette bourse de coopération. Cependant, conscients de l’insuffisance de ladite bourse, ces pays à qui le Niger n’a rien à envier octroient à leurs étudiants en plus de la bourse de coopération, l’intégralité de leur bourse nationale, les frais de fournitures ainsi que des indemnités de logements et des frais de premier équipement.
  • – Rappelons que nous, étudiants venus par le biais de l’ANAB restons sous le couvert du gouvernement et par conséquent méritons tout le soutien de l’Etat. Nous exigeons dans les plus brefs délais :
  • – L’augmentation de notre aide sociale insuffisante et insignifiante de 15 000FCFA à 55.000 FCFA.
  • – L’augmentation de la bourse nationale, seule bourse des étudiants inscrits en master, de 57.000 FCFA à 100.000 FCFA.
  • – L’envoi de la confirmation de notre prise en charge médicale à l’Agence Marocaine de Coopération.
  • – L’application des textes de modalité d’attribution qui prévoient un surplus de 25 Kg associé au billet de rapatriement définitif de l’étudiant.
  • – L’octroi de billet de vacances au moins tous les deux ans.

31 janvier 2013
http://nigerdiaspora.info

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