FRANCE – Informatique : le marché de l’emploi reste tendu en France

Le ralentissement de l’activité devrait avoir un impact négatif sur les créations de postes.

A l’époque, l’initiative avait surpris. Elle montre pourtant les tensions qui existent en matière d’emploi dans le secteur informatique. Il y a un mois, Xavier Niel présentait son projet d’école informatique, baptisée « 42 » . La création de cet établissement, dont le diplôme ne sera pas reconnu par l’Etat, a pour but de combler, selon le fondateur de Free, la pénurie d’informaticiens en France. Le constat est partagé depuis plusieurs années par de nombreux experts. « Que Xavier Niel soit obligé de créer sa propre école, c’est tout de même un comble ! Cela démontre bien qu’il y a un problème de ressources et de compétences dans le secteur », commente Guy Mamou-Mani, le président du Syntec Numérique.

La situation est paradoxale. Alors même que le taux de chômage atteint des niveaux record en France, les entreprises du secteur informatique peinent à embaucher. Selon le baromètre de l’AFDEL, réalisé avec la société de conseil Apollo, 70 % des éditeurs de logiciels ont éprouvé des difficultés à recruter des salariés l’an dernier. Si des tensions existent en matière d’emploi dans l’informatique – il figure dans l’indicateur de tension sur le marché du travail publié par la Dares au même titre que le BTP -, le secteur ne jouit toutefois pas d’une situation de plein emploi. Le taux de chômage des informaticiens s’élevait à près de 7 % fin 2012 (environ 36.000 personnes).

Impact du « cloud » et du « big data »

Pour le Syntec Numérique, il y a aujourd’hui une réelle inadéquation entre l’offre et la demande sur le marché. « Le profil des informaticiens au chômage ne correspond malheureusement pas aux besoins du secteur », regrette Guy Mamou-Mani. « La vitesse à laquelle changent les technologies incite les entreprises à faire évoluer leurs offres et donc à trouver de nouvelles compétences », explique un analyste. « On a du mal à trouver du personnel suffisamment qualifié », confirme Jason Guez, PDG de Consort NT, une SSII de 1.700 salariés. Les besoins sont importants dans le domaine de la sécurité informatique, de la mobilité, du « cloud computing » et du « big data ». Autant de segments de marché porteurs, sur lesquels les entreprises cherchent à se positionner le plus rapidement possible.

« Cette inadéquation est un phénomène structurel, et pas seulement français, relativise Régis Granarolo, président du Munci, une association professionnelle d’informaticiens. C’est dû à la spécialisation de nos métiers. Pour y répondre, il faut davantage insister sur la formation continue des salariés, et actualiser les compétences en fonction des nouvelles technologies, plutôt que de partir en quête du mouton à cinq pattes ». « Les entreprises font leur travail. Elles cherchent les compétences dont elles ont besoin pour se développer », rétorque Guy Mamou-Mani.

Croissance quasi nulle cette année

Le ralentissement de l’activité pourrait changer la donne. En 2012, le marché du logiciel et des services informatiques a progressé de seulement 0,8 %. La croissance sera quasiment nulle cette année (+ 0,3 % selon le Syntec Numérique). L’impact sur l’emploi se fera logiquement sentir. Le nombre de créations de postes (15.000 en moyenne par an sur la dernière décennie) devrait ralentir. L’Apec prédit déjà un recul des embauches de cadres dans l’informatique sur le trimestre en cours. « Compte tenu du tassement du marché, notre priorité est d’optimiser les compétences que nous avons en interne », explique Jason Guez, chez Consort NT. Le dirigeant ne remet pas pour autant en cause son objectif de recrutement de 150 à 200 salariés en 2013.

Source: http://www.lesechos.fr/
28/04/2013

One Comment

  1. Merci pour ces informations. Pur ma part, j’ajouterai que le monde de l’informatique est très évolutif, ce qui exige que les acteurs qui évoluent dans ce domaine continuent d’apprendre et d’innover au-delà de leur simple formation. En plus de cet effort personnel, il est mieux que les entreprises forment elles-mêmes les compétences dont elles ont besoin car les formations ne correspondent pas toujours à la spécificité de leurs attentes.

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