FAUTE DE VISA POUR LA France : Le bachelier non voyant court le risque de perdre une année académique
Partira ou ne partira pas en France pour entamer des études supérieures ? C’est la question qui continue encore de tarauder l’esprit d’ El Hadj Malick Diouf et de ses proches. La réussite au baccalauréat de ce jeune aveugle de l’Institut National d’Education et de Formation des Aveugles de Thiès augurait pour lui la chance de poursuivre des études supérieures plus particulièrement en France où il existe des instituts et universités pour les aveugles. Mais le rêve de cet étudiant ambitieux risque d’être compromis, faute d’un visa pour la France, malgré deux rendez-vous au Consulat de France où sa requête a trouvé une fin de non recevoir de la part des autorités consulaires.
Pourtant avec le diplôme du baccalauréat en poche, El Hadj Malick Diouf et son camarade de promotion Ababacar Sadikh Dieng ont été reçus par le ministre de l’Education, Moustapha Sourang, qui avait promis d’assurer leur préinscription. Malheureusement les démarches entreprises dans six universités françaises n’ont pas abouti car la date limite des inscriptions était déjà passée. Néanmoins, les deux bacheliers ont dû casquer chacun d’eux, deux millions de nos francs au mois d’octobre dernier pour se faire inscrire à l’Institut privé de Communication et de Commerce Supérieur (ICCOSUP), avec le soutien des autorités qui ont octroyé à chacun d’eux une bourse d’excellence. Ababacar Sadikh Dieng a lors de son rendez-vous au Consulat obtenu son visa. Ce ne fut pas le cas pour moi, le 31 octobre dernier. « Une première dans l’histoire de notre institut », dira-t-il. Loin de s’avouer vaincu par cette fin de non recevoir, El Hadj Malick Diouf a déposé le 9 novembre dernier une requête au Consulat de France, dans laquelle, il explique l’inexistence de conditions d’études pour les non voyants, d’autant que les universités du Sénégal ne disposaient pas de moyens pour accueillir les bacheliers non voyants. Mieux encore, il a expliqué qu’il a obtenu de la part de l’ICCOSUP, une dérogation qui arrive à expiration le 30 novembre dernier et qu’il était titulaire d’une bourse d’excellence attribuée par le gouvernement du Sénégal. Lors du second rendez-vous au Consulat, le résultat est resté inchangé, notamment avec un nouveau refus des autorités françaises pour l’octroi du visa.
Malgré ce deuxième échec, l’ICCOSUP est toujours prêt à accueillir El Hadj Malick Diouf au mois de décembre. Et ce dernier ne désespère pas puisqu’il dit compter sur les autorités sénégalaises et françaises pour régler ce problème, plus particulièrement, le Chef de l’Etat et son épouse Mme Viviane Wade, le ministre d’Etat, ministre des Affaires Etrangères et le ministre d’Etat, ministre de l’Education Nationale.
Babacar Bachir SANE
Source: http://www.lesoleil.sn
13/12/07
