Algérie – A moins d’un mois du baccalauréat 2010

A moins d’un mois du baccalauréat 2010 – Candidats et enseignants dans le désarroi

Aucune décision n’est encore prise en ce qui concerne les sujets des trois examens de fin d’année 2010.

Et pourtant, de nombreux élèves se posent des questions. Ceux en particulier des classes de terminale qui s’inquiètent sérieusement pour leur baccalauréat. Quels seront les chapitres sur lesquels il faudrait se baser ?

Les cours rattrapés de façon expéditive seront-ils inclus ? Plusieurs questions qui ne trouvent pas de réponse dans l’immédiat. «Ce sera des sujets sur mesure pour des résultats sur commande», lance, pessimiste, Salem Sadali du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (SATEF). Le représentant du SATEF dénonce le rattrapage des cours fait de manière trop rapide sans prendre en considération les capacités des élèves à assimiler l’ensemble des cours : «C’est clair, les cours ont été bâclés. Pis, les plus avancés n’ont pas fait les deux tiers du programme». Façon de dire que le troisième trimestre n’a pas été entamé.

Bien évidemment, ce rattrapage concerne les cours ratés durant les cinq semaines de grève observées par les syndicats autonomes, trois semaines en novembre et deux semaines en février. Le ministère de l’Education nationale trouvera une formule pour faire passer aux candidats un examen qui ne posera pas trop de problèmes et qui donnera des résultats assez probants pour accréditer les réformes mises en place mais les résultats à long terme sont néfastes. «Les connaissances des enfants sont en diminution permanente. Le niveau de l’université algérienne l’atteste amplement», fait remarquer Meziane Meriane, le porte-parole du Syndicat national des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (SNAPEST). Salem Sadali du SATEF va dans ce sens et poursuit : «La plupart des élèves qui passent à l’université abandonnent leurs études à la première année. Ils n’ont pas le bagage nécessaire pour faire des études universitaires.» Ainsi, malgré toutes les promesses faites par les responsables du secteur de rattraper dans de bonnes conditions les cours ratés pendant les deux grèves des syndicats autonomes, ce rattrapage n’a pas été fait dans les règles surtout que les enfants ont refusé de sacrifier leurs vacances pour des erreurs qu’ils n’ont pas commises. Les volumes horaires ont été compressés et élèves et enseignants se retrouvent dans l’embarras. «C’est dommage pour un pays qui prétend faire de l’école une priorité», estiment les deux syndicalistes. Faudrait-il alors interdire carrément les grèves dans les écoles ? Le problème n’est pas là, répondent les deux enseignants. «Il faut prendre en considération les doléances des enseignants», soutient Meziane Meriane. Autrement dit, la solution de l’école algérienne réside principalement dans le dialogue. Dans la communication et la concertation entre ses différents partenaires.

10-05-2010
Par Karima Mokrani
Source: http://www.latribune-online.com

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