Apdhac, une école doctorale en gestation

Apdhac, une école doctorale en gestation
Le Messager inaugure une série sur les droits de l’homme. Durant tout le mois de décembre, des articles seront publiés sur ce thème.

Ce qui était en 1993, un petit groupe de recherche au sein de la Faculté des sciences sociales et de gestion de l’Ucac, prend de l’envergure au fil des ans. L’Apdhac, désignée pôle d’excellence régional de l’enseignement des droits de l’homme par l’Agence universitaire de la Francophonie (Auf) s’affirme comme un laboratoire de formation et de formulation des politiques publiques en matière des droits de l’homme. C’est en quelque sorte pour reconnaître solennellement le travail de cette association que le gouvernement camerounais et le centre sous-régional des Nations-Unies pour les droits de l’homme ont décidé d’organiser la cérémonie officielle de la journée internationale des droits de l’homme du 10 décembre 2004, au campus de l’Ucac d’Ekounou où siège l’Apdhac.
L’association est liée à l’Ucac par un accord de siège signé en janvier 1998 et par un accord-cadre portant sur la gestion commune des formations qu’elle dispense. Notamment les masters, diplômes de 3è cycle qui sont des diplômes de la Faculté des sciences sociales et de gestion de l’Ucac. Une cinquantaine de lauréats sont passés par là et plus de quatre cent personnes ont reçu le certificat en droits de l’homme et action humanitaire de l’Apdhac. Outre ces formations diplômantes, l’Apdhac offre des formations continues aux officiers de police et de la gendarmerie sur les fondamentaux en matière de droits de l’homme. Des initiatives soutenues par des partenaires tels la coopération française, l’Union européenne dans le cadre du réseau de l’Enseigne-ment supérieur des droits de l’homme en Afrique, ou encore les œuvres missionnaires catholiques.

Une expertise sollicitée
La production scientifique de l’Apdhac est consignée dans des publications telles que les “ Cahiers africains des droits de l’homme. ” Le dernier numéro paru en avril 2004 porte par exemple sur les droits économiques et sociaux au Cameroun. Un livre blanc sur la situation des Droits de l’homme en Afrique centrale, partiellement financé par le gouvernement allemand est en préparation. Le directeur de l’Apdhac, le Congolais Didier Boukon-gou assure que la publication de ce document devrait permettre une réflexion globale sur l’engagement des Etats de la sous-région en matière de droits de l’Homme. “ Nous voulons aider la communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Ceeac) à organiser une conférence régionale des chefs d’Etat sur les Droits de l’homme pour les réconcilier avec les instruments internationaux en vigueur ”, précise Didier Boukongou. Parallèlement à ce projet, le président de l’Apdhac a été désigné rapporteur du projet de pacte de non-agression de l’Union africaine. Un instrument juridique qui organisera entre autres les modalités de poursuite des Africains devant les juridictions compétentes en matière de violation des droits de l’homme. Le Pr Denis Maugenest qui fut à l’origine de cette initiative en 1993 vient de lancer en Côte d’Ivoire un Institut des droits de l’Homme et de la paix. L’Apdhac assure la direction scientifique de cet institut. Autant de pôles d’intervention qui créditent l’association d’un bilan indéniable dans l’éducation aux droits de l’homme et, de plus en plus dans la recherche en vue du progrès du droit.
Par Richard TOUNA
Le 03-12-2004
http://www.lemessager.net/

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *