Burkina-Faso – Crise universitaire : L’ANEB dénonce une intoxication sur les dérogati

Crise universitaire : L’ANEB dénonce une intoxication sur les dérogations

L’Association nationale des étudiants burkinabè (ANEB) n’a jamais demandé à siéger au Conseil scientifique et les dérogations sont un droit d’autant plus qu’il y a des textes qui les régissent. C’est en substance ce que cette structure estudiantine a dit aux journalistes à la Bourse du travail le 12 juillet 2008 pour relever "les mensonges des professeurs Koulidiati et Paré".
Cette conférence de presse de l’Association des étudiants burkinabè avait pour but de relever "deux mensonges des professeurs Jean Koulidiati et Joseph Paré respectivement président et ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique". Le premier point, c’est la soi-disant exigence des étudiants de siéger dans les instances où ils ne sont pas compétents (Conseil scientifique et autres). A en croire le président du Comité exécutif, Moumini Dera, sa structure n’a fait que demander au Conseil scientifique de prendre en compte leurs revendications sur la question des dégorations.

Dans un compte rendu signé par le professeur Koulidiati, il a lui-même : "Au ce terme de cette intervention du président, les étudiants ont pris la parole pour donner des précisions ; … ces précisions ont essentiellement porté sur le sens qu’ils donnent à la relecture concertée du texte. Selon eux, cela signifie aucunement siéger au Conseil scientifique mais consiste plutôt à faire prendre en compte au niveau de cette instance les préoccupations des étudiants".

Pourquoi les autorités ont soutenu par la suite, et publiquement, le contraire ? Pour l’ANEB, c’est pour mentir à l’opinion et rendre leur lutte illégitime. A propos "des étudiants éternellement cartouchards que l’ANEB défend", la structure demande de citer des exemples concrets sinon il n’y a pas d’étudiants qui sont sur le campus depuis 1990 comme l’a dit le ministre. Mais quelle est la réalité ? "Il y a plus de 4 300 étudiants soit plus de 10% des effectifs qui n’ont pas droit à l’inscription. Plus de 10%, c’est trop d’étudiants à renvoyer pour notre université dont les effectifs ne dépassent pas 1% de la population.

"Ces échecs massifs sont la conséquence de mauvaises conditions d’études que nous dénonçons et que nos autorités ne contestent pas", a souligné Moumini Dera avant de donner plus de précisions : "beaucoup d’étudiants pleurent en début d’année pour leur mauvaise orientation et en première année, c’est l’échec qui les attend. Lorsqu’ils demandent un transfert, on le leur refuse ; ils reprennent l’année pour enfin demander une dérogation. Les étudiants se lèvent à 4 heures du matin pour avoir une place assise dans un Amphi ; à 9 heures c’est la queue au restaurant pour manger à 11 heures, après ce sont des cours jusqu’à 21 heures ; c’est ainsi du lundi au samedi ; c’est ce qui justifie les échecs avec pour conséquence les dérogations".

Dire que la dérogation est une faveur est, selon l’ANEB, un mensonge dans la mesure où cette question est régie par des textes qui datent de 2005. Elle a fustigé l’attitude de Rolland Dahourou, responsable de la Coordination des associations estudiantines pour la réouverture de l’université née à la faveur de la crise. En effet, il aurait voté et pire argumenté pour la fermeture de l’université lors du Conseil universitaire. Son attitude pour l’ANEB est pour le moins absurde. Les étudiants attendent le 17 juillet prochain pour voir l’évolution de la situation au cours d’une assemblée générale à la Bourse du travail.

Abdou Karim Sawadogo
L’Observateur
14/07/08

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