CAMEROUN – 70% d’échec au BTS au cours des cinq dernières an

CAMEROUN – 70% d’échec au BTS au cours des cinq dernières années
Source : Cameroon Tribune
Enseignement supérieur privé : la qualité de la formation en question
A ce jour au Cameroun, l’essentiel de l’offre réside dans les formations courtes " professionnalisantes ". Les institutions privées préparent donc leurs étudiants au Brevet de technicien supérieur (BTS), au Diplôme universitaire de technologie (DUT) et dans une moindre mesure, au Diplôme d’études universitaires générales (DEUG). A priori, c’est une oeuvre de pragmatisme, qui consacre l’adéquation formation emploi et jette dans le marché de l’emploi, des centaines de camerounais qualifiés dans diverses filières.

Mais nous disons bien " a priori ". Parce que la lecture des statistiques du BTS par exemple, pose le problème de l’efficacité des institutions universitaires privées au Cameroun. Au cours des cinq dernières années, le pourcentage d’échec à cet examen s’est toujours situé autour de 70%. Ce n’est pourtant pas ce qu’attendent les centaines de familles qui, chaque année, font confiance au secteur privé de l’enseignement supérieur. Snobant les universités d’Etat, beaucoup préfèrent mettre la main à la poche pour offrir à leur enfant une formation qu’ils veulent de qualité. Le montant des droits est généralement de 300.000 F Cfa par an, mais varie en fonction des filières. Dans tous les cas, c’est au moins six fois les 50.000 F déboursés dans les universités publiques. On s’attendrait donc logiquement à y trouver des infrastructures dignes des ambitions des étudiants, des enseignants compétents, des programmes bien élaborés Force est de constater que ce n’est pas encore le cas.

Certains promoteurs, il est vrai, font l’effort de doter leurs établissements de structures d’accueil et de matériel didactique acceptable. Les produits des filières communication de l’Institut Samba supérieur et de l’Institut Siantou supérieur ne font-ils pas la pluie et le beau temps dans les rédactions des médias de la place. Tout comme les diplômés des filières touristiques, d’ailleurs.

Ce n’est qu’un début, qui devrait aboutir à l’avènement de véritables universités privées locales, sur les traces de la très respectée Université catholique. Le ministère de l’Enseignement supérieur y veille. La loi d’orientation et tout le nouvel arsenal réglementaire ont doté la tutelle d’instruments de contrôle permanents des institutions. Et les opérateurs, réfractaires au début ont fini par comprendre que la récréation est terminée. Une autre étape est attendue : celle où les promoteurs feront de la formation de l’homme leur priorité. Bien avant le désir d’amortir l’investissement effectué. Un investissement déjà considérable, mais qui malgré tout demeure insuffisant ; d’où les nombreux rejets de dossiers formulés par la Commission nationale de l’enseignement supérieur privé. Et l’on se prend à rêver de l’époque où l’on s’inscrira dans une université privée sans avoir le sentiment de faire une folie. Les résultats aux examens devraient alors suivre. L’insertion professionnelle aussi.

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