CAMEROUN – Relevé de notes : le chemin de croix

Inscriptions à l’université
Relevé de notes : le chemin de croix

Source : http://www.lemessager.net
Mini émeute hier matin, jeudi 09 septembre 2004, à la délégation provinciale de l’Education nationale pour le Littoral. A cause du précieux document que 5.600 élèves doivent obtenir pour s’inscrire dans les facultés.

“Je viens ici depuis lundi. Je passe pratiquement la nuit à la délégation provinciale de l’éducation nationale pour le Littoral, dans l’espoir de récupérer mon relevé de notes, nécessaire à l’inscription universitaire.” Comme Simplice Kwubonté, qui vient de passer avec succès le Bac D au Lycée de Manengouba, dans le Moungo, Minette Essawè, François Effa ou encore Jeannine Senguè, ils sont plusieurs centaines de jeunes bacheliers à emprunter depuis lundi 06 septembre 2004 la route de la délégation provinciale de l’éducation nationale pour le Littoral pour essayer d’obtenir leur relevé de notes afin de s’inscrire dans une université.
Une démarche qui, chaque année, donne lieu à des situations ubuesques et parfois dramatiques. Comme dans la matinée d’hier, jeudi 09 septembre, quand des dizaines de parents excédés par le fait que leurs enfants peinent autant pour avoir le désormais très célèbre relevé de notes, n’ont rien trouvé de mieux que de tenter de forcer le passage et de briser les vitres des fenêtres. “ Ç’est déplorable de voir ce qui se passe ici. Les parents sont beaucoup plus désordonnés que leurs enfants. Ils cherchent toujours à imposer une épreuve de force que de respecter l’ordre établi pour mieux gérer la situation “, constatait amère, Mme Njoh Berthe, délégué provincial de l’éducation nationale pour le Littoral.

Décentraliser !
Chaque année, la délivrance des relevés de notes aux nouveaux bacheliers pour leur inscription universitaire, est un vrai serpent de mer. Des centaines de nouveaux diplômés déboulent dans les couloirs et prennent d’assaut les locaux de la délégation provinciale de l’éducation nationale qui a la délicate mission de délivrer le document permettant de satisfaire les exigences de l’inscription univsersitaire. Mais chaque année, ces relevés arrivent tardivement à la délégation provinciale de l’éducation nationale pour le Littoral. C’est ce qui explique la bousculade de dernière minute. Avec les conséquences inéluctables. Gladys Peg, 19 ans, qui a passé un bac A série allemande, à Douala, a eu toutes les peines du monde à regagner hier jeudi 09 septembre, l’Université de Buea où elle veut s’inscrire. “ Dès qu’elle a su que les relevés étaient disponibles, elle s’est pointée à Bonanjo [délégation provinciale de l’éducation nationale pour le Littoral ndlr], mercredi à 7h où elle est restée jusqu’à 18h 30, sans avoir le document. Elle y est retournée jeudi à 4h du matin, pour enfin obtenir le document “, raconte Pamela, sa copine qui l’a accompagnée dans ce périple. Dans ce parcours, Gladys a perdu son téléphone portable.
La solution existe pourtant, qui permettrait d’en finir avec des bousculades sauvages et inhumaines qui accompagnent les nouveaux diplômés venus retirer leur relevé de notes du bac pour s’inscrire à l’université. Il faudrait simplement décentraliser la délivrance du document pour que la délégation provinciale de l’éducation nationale pour le Littoral ne ressemble plus chaque année à cette époque, à une foire d’empoigne. Trois cents relevés sont délivrés par jour. Il en va de la réussite des élèves, des parents et des personnels de l’éducation nationale à Bonanjo.
Par Jean-Célestin EDJANGUE
Le 10-09-2004

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