CAMEROUN – Université de Yaoundé II : des difficultés à s’in

Université de Yaoundé II : des difficultés à s’inscrire
Eric ELOUGA
[07/01/2005]
http://www.cameroon-tribune.cm/

Les contraignantes conditions de paiement dans l’unique poste basé à Soa, découragent certains étudiants.

C’est une véritable fourmillière humaine qui a assiégé le bureau de perception des droits universitaires du campus de Soa hier midi. Pour la plupart alignés depuis le grand matin, les étudiants en file manifestent des signes de fatigue, d’énervement et d’impatience. La chaleur ambiante n’est pas pour arranger le climat, et des échauffourrées heureusement vite contenus, se déclenchent dans les rangs. " Les caissières ne font pas bien leur travail ! " crie un étudiant excédé, entonnant par ces propos une grosse vague de protestations.

Depuis le début de l’année académique, ce poste de perception installé à proximité du service des finances de l’UY II, est le seul habileté à recevoir les paiements des drois universitaires de tout étudiant relevant de l’autorité de Yaoundé II. Le Vice-Recteur en charge de la recherche et de la coopération nous explique les raisons d’une telle initiative. " Il fallait sécuriser les recettes et éviter à nos étudiants la tracasseries des alignements qui nécessitaient souvent l’intervention de la police parce que les étudiants de toutes les universités allaient à la même banque. ". Au terme de quelques négociations, l’université a obtenu de la Commercial Bank of Cameroon (CBC), l’installation d’un bureau de perception au sein même du campus.

Mais pour les étudiants de l’ESSTIC, de l’IRIC, de l’IFORD, de licence maîtrise et doctorat en droit, qui eux reçoivent leurs cours à Yaoundé, cette mesure n’a fait que déplacer le problème. Samuel Dikongue est en deuxième année publicité à l’ESSTIC. Par deux fois déjà, il s’est rendu à Soa pour s’inscrire. La première, il a attendu jusqu’à midi l’ouverture du bureau. En vain ! Lors de sa deuxième tentative, il s’est rendu au poste de perception dès 6 heures. Un monde considérable était déjà en attente devant le bureau pourtant fermé. Il a sacrifié tous ses cours de la journée, mais rien n’y faisait. La lenteur du service l’a obligé à rentrer après quatorze heures sans avoir été servi. Du coup, il n’est plus particulièrement pressé de s’acquitter de ses drois universitaires. Son sentiment est partagé par la quasi totalité des étudiants en communication qui ont sollicité du directeur de leur institution qu’on leur installe un poste de paiement au sein de l’ESSTIC, ou à défaut qu’on réhabilite le paiement dans les locaux de la CBC situés au centre ville. Beaucoup accusent les frais de transport pour se rendre à Soa et le fait de devoir payer parfois jusqu’à 5000 Fcfa pour avoir une position avantageuse dans les files d’attente.

La conséquence immédiate est qu’au niveau de l’intendance, on enregistre moins de la moitié des effectifs déjà inscrits, principalement en première année. La séquence des galops d’essais prévus pour la semaine prochaine et accesibles aux seuls inscrits, se profile déjà comme un tournant difficile à négocier. Il en va de même pour les travaux dirigés dans les facultés.

Ces difficultés à s’inscrire pour les étudiants de Yaoundé II n’empêchent pas l’institution d’avoir une meilleure visibilité sur les effectifs par rapport aux années précédentes. Si a priori les examens pourraient souffrir de cette situation, on estime que la présence de ce poste au sein du campus facilitera tout de même l’enregistrement des inscrits de dernière minute.

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