Canada – Des immigrants avec une formation béton

Canada – Des immigrants avec une formation béton
Laurie Richard
Le Soleil

Forts d’une solide formation, une centaine d’immigrants habitant la métropole ont fait le voyage Montréal-Québec en autobus pour visiter la Foire de l’emploi au Centre de foires d’ExpoCité, hier et vendredi. Les entreprises québécoises devraient en profiter autant qu’eux : * Ils ont tous des CV en béton ! *

Ève Joseph, coordonnatrice du projet immigration de la Foire de l’emploi 2007 réalisé conjointement avec l’organisme PROMIS de Montréal, ne tarit pas d’éloges sur ses candidats. Maghrébins ou Colombiens pour la plupart, les 104 immigrants chercheurs d’emploi ont tous été retenus pour l’excellence de leur dossier. La qualité de leur français, leur désir de s’installer dans la région de Québec ou de Chaudière-Appalaches ainsi que leur niveau de compétence pour l’emploi désiré ont été pris en compte.

* Comparativement à la croyance générale, leurs diplômes ont tous une équivalence au Québec, avance Mme Joseph. On a beaucoup d’ingénieurs électromécaniques. Une entreprise a même manifesté son intérêt pour un de nos candidats qui parle mandarin et qui est intéressé par la vente *, relate-t-elle.

Les dossiers des candidats ont été soumis à certaines entreprises présentes avant le début de la Foire. Il s’agissait donc, pour les premiers, de * se vendre * aux employeurs afin d’obtenir une éventuelle entrevue.

De l’Algérie à Québec

Sediki Larbi, agroéconomiste d’origine algérienne, vit au Québec depuis 15 mois. * Le monde va vite et nous allons lentement *, philosophe-t-il lorsqu’on lui demande pourquoi il a quitté l’Algérie. Il a choisi Montréal pour poser ses pénates puisque des amis y résidaient déjà.

Alors pourquoi venir travailler à Québec ? * Mon domaine m’appelle à être en région *, explique celui qui se passionne pour l’agronomie. Mais Sediki Larbi n’est pas encore tout à fait agronome au Québec. Il lui faut d’abord réussir l’examen de l’Ordre des agronomes du Québec.

Il n’aura sûrement pas de difficulté à y arriver. Sediki Larbi a suivi une formation de trois mois au Carrefour BLE, un organisme qui a pour mission l’insertion des immigrants dans le marché du travail principalement dans les secteurs de l’agro-alimentaire et de l’environnement. Il a également effectué un stage de deux mois à l’Union des producteurs agricoles (UPA) de Longueuil.

Il a ainsi pu se familiariser avec la réalité agricole québécoise. * Les entreprises ne travaillent pas comme chez nous. Il y a le contingentement, la mise en marché et le fonctionnement même de l’entreprise qui sont différents *, constate-t-il.

Sediki Larbi aimerait bien dénicher un emploi en commercialisation agricole, ou comme conseiller économique. * J’ai ciblé pas mal d’entreprises, mais je suis conscient que les employeurs ne doivent pas faire confiance à un nouvel arrivant du jour au lendemain. Je suis donc prêt à occuper des postes * d’assistants pour l’instant *, avance-t-il avec un sourire confiant.

Selon les organisateurs de l’activité, la qualité de vie et la tranquillité de Québec attirent également les immigrants qui quittent souvent un pays plus * mouvementé *.

Un plus en entreprise

Alain Kirouac, directeur général de la Chambre de commerce de Québec, insiste sur le fait que les immigrants représentent un potentiel souvent sous-estimé pour les entreprises de la région : * On sensibilise les entreprises à les accueillir pour deux raisons : la rareté de la main-d’œuvre et surtout pour aider les entreprises qui veulent aller sur le marché international. *

Depuis une dizaine d’années, la Chambre de commerce de Québec s’efforce d’encourager l’embauche des immigrants par diverses activités comme celle-ci. Chaque mois, elle organise également des rencontres entre certaines entreprises et les immigrants de la région.

Quelque 12 200 personnes ont franchi les tourniquets du Centre de foires d’ExpoCité hier et vendredi, soit 2000 de plus que l’an dernier. Pour la neuvième année de l’événement, pas moins de 125 employeurs les attendaient avec quelque 6660 postes à offrir.

Depuis ses débuts en 1999, la Foire de l’emploi a accueilli un total de 120 000 visiteurs, et permis l’affichage de 35 200 postes.

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