Chômage lié à la nationalité? Ouais, ce n’est pas si simple

Chômage lié à la nationalité? Ouais, ce n’est pas si simple
Vendredi – Samedi – Dimanche 15 – 16 – 17 avril 2005
MARCHÉ DU TRAVAIL –

Chômage lié à la nationalité? Ouais, ce n’est pas si simple

Une étude romande montre que la formation et la discrimination sont à prendre en compte.

Gian Pozzy

La Suisse romande constitue un marché du travail de quelque 900.000 emplois. Sur dix personnes professionnellement actives, trois sont étrangères. Mais la proportion des étrangers monte à quatre sur dix en ce qui concerne les demandeurs d’emploi. Question: les étrangers seraient-ils plus enclins à recourir aux services des Offices régionaux de l’emploi que les Suisses? Une étude de l’Observatoire romand et tessinois de l’emploi (ORTE) livre des pistes: on constate bel et bien de fortes disparités en fonction des nationalités, mais elles sont fonction de la formation, de la qualification, de la répartition sectorielle des demandeurs d’emploi. Et aussi d’une certaine discrimination à l’embauche.

Pas de conclusions hâtives!

Le taux de demandeurs d’emploi est de 7,3% en Suisse romande, toutes nationalités confondues. Ils sont 5,8% parmi les Suisses, 7,7% parmi les ressortissants de l’UE-15 et AELE, 19,7% parmi les autres Européens, 20,0% parmi les Latino-Américains et… 30,2% parmi les Africains. Les faits sont là, mais pas de conclusions hâtives!

D’une part, les ressortissants latino-américains ne représentent que 2,5% des demandeurs d’emploi, les Européens hors U-15 3,1% et les Africains 7,5%, tandis que les Suisses et les citoyens de l’UE en constituent respectivement 56,5 et 21,1%. D’autre part, l’étude ORTE établit une corrélation lumineuse entre demande d’emploi et niveau de formation. Les groupes nationaux les plus touchés par le chômage sont ceux qui affichent le niveau de formation le plus bas: si 70% des Suisses sont au bénéfice d’une formation secondaire ou tertiaire (et même 85% pour Américains et Canadiens), le taux tombe à 30% pour les pays d’Afrique et d’Asie et à 21% pour les ressortissants de l’ex-Yougoslavie.

Les postes les moins qualifiés, qui sont aussi les plus exposés en termes de stabilité, reviennent donc à ces dernières catégories. L’étude ORTE montre en outre que l’attitude des employeurs n’est pas la même à l’endroit des ressortissants de certains groupes nationaux, les Albanais par exemple.

Source : http://www.agefi.com

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