Comment s’y prendre pour financer son MBA?

Entre bourses et aide de son employeur, comment s’y prendre pour financer son MBA?
PoST-GRADE. S’offrir un «Master in Business Administration» coûte cher. Mais c’est aussi un investissement, puisque ce diplôme débouche sur une augmentation de salaire. Reste que cette formation est relativement onéreuse, et coûte en Europe jusqu’à 110 000 francs.

Fabienne Bogadi
Vendredi 24 septembre 2004

Effectuer un MBA s’avère onéreux en temps et en argent. Selon les données recueillies par QS TOPMBA*, réseau international des carrières et de la formation supérieure, aux Etats-Unis, le prestigieux diplôme peut coûter jusqu’à 120 000 francs suisses, et en Europe jusqu’à 110 000 francs, pour une durée d’études de un à deux ans. Pour un MBA à plein temps à l’étranger, il faut encore ajouter au prix de la formation en tant que telle, le manque à gagner consécutif à la perte de salaire ainsi que les frais d’entretien, de logement, d’assurances et repas, entre autres. Pour les étudiants étrangers, le diplôme d’IMD, à Lausanne, par exemple, revient à 55 000 francs, auxquels s’additionnent 20 000 francs pour les extras (les frais liés au voyage annuel ou le repas de midi pris sur place cinq jours par semaine). «En outre, les frais d’entretien se montent à 13 000 francs par an, pour autant que l’étudiant n’ait pas une famille à charge», estime Suzanne Laurent, du département responsable du marketing du MBA.

Dans un autre genre, le programme en emploi de l’Université de Genève coûte entre 20 000 et 25 000 francs. Du fait que l’étudiant continue à travailler, les frais indirects sont limités. «Nos participants viennent en majorité du bassin lémanique, mais également de Sion, Zurich ou Aarau. Et s’ils n’ont pas de perte de salaire à compenser, ils doivent tout de même payer leur déplacement et les repas», relève Gilbert Probst, directeur du programme genevois. Selon son calcul, il faut donc encore compter 10 000 francs.

Ce sésame de la carrière en entreprise serait-il par conséquent réservé aux plus riches? Non, car des solutions et des opportunités de financement existent, même si, statistiquement, une majorité d’étudiants font appel à leurs économies ou à la générosité de leur famille (voir tableau). Premier recours: postuler pour les bourses mises à disposition par les écoles elles-mêmes. IMD en propose chaque année, l’Université de Lausanne en offre sept, destinées aux études post-grade, par exemple. A l’étranger, les gouvernements donnent également un certain nombre de bourses à leurs ressortissants. En Suisse, les bourses d’études sont cantonales, et les règles d’octroi varient d’un canton à l’autre.

En revanche, il devient de plus en plus difficile d’obtenir des prêts auprès des grandes banques. La nouvelle loi fédérale sur le crédit à la consommation, entrée en vigueur en janvier 2003, rend presque impossible ce type d’emprunt. Elle postule que «le prêteur doit vérifier que le consommateur a la capacité de contracter un crédit» (art. 28). «Cela signifie que la banque a l’obligation de s’assurer de la solvabilité du preneur de crédit et de sa capacité à rembourser, commente Jean-Paul Darbellay, porte-parole du Credit Suisse. Ce dernier doit donc fournir de telles garanties qu’à moins de posséder une fortune personnelle, il lui sera impossible d’obtenir un crédit.» Même son de cloche auprès de UBS: «Nous n’avons plus aucun produit spécialisé pour les études, renchérit Serge Steiner, son porte-parole. La loi est devenue trop stricte.» Il reste toujours la possibilité de passer entre les gouttes: «Il arrive que certaines personnes contractent une hypothèque et en profitent pour payer leurs études», explique Pim van Wiesel, diplômé MBA.

Dans le cas des post-grades en emploi, de très nombreuses entreprises acceptent de contribuer à la formation continue de leurs collaborateurs. Mais à certaines conditions. Ils doivent prouver son utilité pour leur fonction, et prendre l’engagement de rester dans l’entreprise dans les deux ou trois ans qui suivent l’obtention du diplôme. «La notion la plus importante à défendre vis-à-vis de son employeur est celle de la nécessité de la formation. Car, elle détermine le degré de prise en charge, conseille André Wicky, responsable de la formation aux SIG, les Services industriels genevois. Cela concerne aussi bien le montant alloué, que le nombre d’heures offertes pour suivre les cours et se présenter aux examens.»

Les observateurs, cependant, sont unanimes: plus qu’un coût, un MBA est un investissement: «Le salaire moyen de nos étudiants avant l’obtention du diplôme est de 74 000 dollars, et après il se monte à 123 000 dollars * (ndlr: respectivement 96 000 et 160 000 francs environ), sans compter les bonus et autres avantages», affirme Suzanne Laurent. Et puis, clé de voûte du CV, le MBA ouvre des portes et des opportunités. Et ce dans tous les secteurs d’activité.

* http://www.topmba.com
Source : http://www.letemps.ch/

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