Congo-Kinshasa: Université de Kinshasa, Gué-guerre entre les étudiants et professeurs de la faculté de Médecine
Source:
La Prospérité
19 mai 2007
Qu’est-ce qui est à l’origine de ce conflit à l’université de Kinshasa, colline inspirée ? Les étudiants qui affrontent les professeurs sont ceux de la deuxième année de doctorat qui est l’avant dernière année pour passer en troisième année de doctorat qui marque la fin des études en médecine.
En effet, il a été organisé des examens pour évaluer le niveau des étudiants et une fois avoir satisfait avec succès, les admettre à la promotion supérieure. Il est arrivé que le jury de la deuxième année de doctorat, en examinant la régularité de chaque étudiant, s’est rendu compte que certains parmi eux n’auraient pas dû être en cette promotion.
Le jury allègue que ces quelques étudiants ont usé de la magouille pour passer de promotion. En conséquence, le jury a décidé de les rétrograder, c’est-à-dire, les retourner à la promotion inférieure. Il y a quatre-vingts étudiants rétrogradés, renseignent les sources fiables. Ceux-ci étant mécontents de leur sort, ont traduit l’Université de Kinshasa en justice par devers la brigade criminelle de Matete.
Mais cette juridiction, une fois saisie de cette affaire, l’a qualifiée d’irrecevable vu que cette matière n’est pas de sa compétence. C’est une matière qui relève de la compétence de la Cour d’Appel. Comme si cela ne suffisait pas, ces étudiants sont allés saisir le secrétaire du Conseil d’Administration des universités du Congo. Ce dernier s’est imposé en demandant qu’on les maintienne en deuxième année de doctorat dans le but de les admettre plus tard en troisième année de doctorat.
De leur côté, les étudiants qui ont repris l’année, à savoir la deuxième de doctorat de manière objective, exigent aussi de passer de promotion, car ils considèrent cela comme une injustice, surtout que parmi ces rétrogradés figurent la progéniture des professeurs de cette faculté. Les professeurs membres du jury qui a sanctionné ces étudiants se sentent blessés dans leur amour propre. Ils tiennent à leur décision, refusant de les admettre à la promotion supérieure. Les étudiants, déçus, déclenchent les hostilités contre les professeurs. Ils les pourchassent, leur font de guet à pan, les surprennent à leurs domiciles où ils explosent en tapages nocturnes, en casses, en destruction méchante. Le professeur Kalala, vice – doyen chargé de l’enseignement de ladite faculté, a été victime des coups de balle par des inconnus.
Finalement, les professeurs se demandent s’ils doivent continuer à enseigner ou faut-il qu’ils abandonnent cette profession. Faut-il qu’ils acceptent d’être membres du jury ou le refuser ? Cette situation est déplorable. Que vaut l’université aujourd’hui ? Les étudiants ne sont pas studieux. Il suffit d’avoir des billets de banque pour avoir des points. Il suffit d’être enfant de professeur pour avoir de bonnes notes dans tel ou l’autre cours. Il suffit d’avoir des relations avec un homme politique puissant pour passer de promotion. Il suffit d’exposer le sexe féminin pour réussir. Certes, l’enseignement va la dérive enchaînée ! L’éducation subit l’influence négative de la politique. Qui forme-t-on et pour quel avenir ? Forme-t-on des guérisseurs ou des tueurs de la population ?
L’expérience a démontré que la plus part des malades meurent à cause de l’incompétence des médecins et des infirmiers. Il sied de dire aussi que l’admission des étudiants à la faculté de médecine ne tient compte d’aucun critère. Il suffit d’avoir son diplôme d’Etat obtenu par n’importe quel moyen pour se faire inscrire en médecine. En principe, l’admission à la faculté de médecine devait être exigeante : avoir fait la section scientifique, littéraire, pédagogique
Mais la réalité démontre le contraire. Mêmes les mécaniciens, les couturiers sont malheureusement admis en médecine. Avec quelle base vont-ils affronter des études si délicates ?